Selon le nouvel indice mondial de la santé des femmes élaboré par Hologic, de nombreux axes d’amélioration existent pour mieux prendre en charge les Françaises.
Pas assez de dépistage
Au niveau du dépistage, d’abord. Seules 47 % des femmes de notre pays déclarent avoir réalisé un test de dépistage au cours de leur vie pour l’hypertension artérielle, 17 % pour le diabète, 13 % pour le cancer et 6% pour les IST.
"Actuellement, en France, 40 à 45 % des femmes concernées par ces recommandations ne se font pas dépister", déplorait lors d’une conférence de presse Philippe Descamps, chef du service Gynéco-Obstétrique au CHU d’Angers et vice-président de la Fédération internationale de gynécologie obstétrique. "Les explications sont multiples : les femmes concernées peuvent être issues de milieux sociologiques modestes ou précaires et bénéficier d’une mauvaise information, parfois l’examen gynécologique peut être refusé pour des motifs culturels ou en raison de traumatismes liés à des violences sexuelles, mais on aurait tort de ne pas citer ici le « mal français », qui se caractérise par un refus de bénéficier de certains soins de santé pourtant mis à disposition gratuitement. Il est difficile de fournir une explication rationnelle, mais il est certain qu’une certaine défiance vis-à-vis des autorités et politiques de santé existe en France", poursuit-il.
Des insatisfactions surprenantes
Par ailleurs,71 % des Françaises sont satisfaites de l’accès aux soins en France, soit 14 % de moins que la moyenne européenne (85 %). Autre chiffre surprenant : près de 10% des sondées estiment que les femmes enceintes ne reçoivent pas des soins de qualité.
"Ce chiffre interpelle : que 9 % de femmes en France ne soient pas satisfaites des soins prodigués aux femmes enceintes est de prime abord très étonnant : la qualité des soins qui jalonnent le parcours institutionnalisé de suivi de grossesse français, intégralement remboursé et bénéficiant à toutes les femmes sur le territoire, est remarquable", commente Amina Yamgnane, gynécologue à la maternité de l’Hôpital Américain de Paris et fondatrice de La Clinique des Femmes. "Mais si l’on décide d’apprécier ce chiffre en le rapprochant des 12 % de femmes qui déclarent avoir mal vécu leur accouchement, il s’éclaire", analyse la spécialiste.
Violences domestiques
Les Françaises sont également particulièrement tendues. 37 % et 35% déclarent avoir éprouvé des sentiments d’anxiété ou de stress au moins une fois lors de la journée précédent le sondage.
Enfin, 79 % des femmes interrogées pensent que les violences domestiques sont devenues un problème majeur et répandu en France. "Il ne me semble pas qu’il faille traduire ce chiffre comme étant le reflet d’une augmentation drastique des violences faites aux femmes dans notre pays, mais comme celui de l’émergence dans l’espace public et médiatique d’un sujet qui n’était pas un problème de société il y a encore 10 ans", conclut Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne, fondatrice et médecin-cheffe de La Maison des femmes de Saint-Denis.