Moins on bouge, plus on a du mal à bouger. Cette difficulté à l'effort couramment ressentie n'est pas de la paresse ! C'est le résultat d'une désactivation, consécutive au manque d'exercice, d'une protéine vitale, appelée Piezo 1, un capteur de flux sanguin. Sa désactivation réduit la densité des capillaires transportant le sang vers les muscles, d'où cette difficulté à maintenir une activité physique normale. C'est ce que démontrent des travaux réalisés par des scientifiques de l'université de Leeds publiés dans le Journal of Clinical Investigation.
Activité et capacité à réaliser des exercices réduites
L'expérience s'est déroulée sur des souris qui possèdent aussi la protéine Pïezo 1, ce qui suggère que les résultats chez les rongeurs sont comparables à ce qui se produit chez l'humain. Deux groupes ont été comparés, un groupe témoin et un groupe dont les niveaux de Piezo 1 ont été perturbés pendant 10 semaines. L'activité des souris Piezo 1 a été significativement réduite tout comme leur capacité à réaliser des exercices.
"Notre étude met en évidence que le fait de garder les Piezo 1 actifs en faisant de l'exercice peut être crucial pour les performances physiques et la santé", soulignent les, chercheurs qui rappellent que l'exercice protège des maladies cardiovasculaires, du diabète, du cancer et de la dépression. "Malheureusement de nombreuses personnes ne font pas suffisamment d'exercice; cela les expose à un risque accru de maladie et moins ils font de l'exercice moins ils sont en forme, ce qui conduit souvent à une spirale descendante", ajoutent-ils.
Des perspectives dans le traitement de la perte de fonction musculaire
Cette explication biologique au fait que l'exercice devient d'autant plus difficile si l'on en fait peu apporte non seulement de nouvelles connaissances sur le rôle de Pïezo 1 dans le maintien de la santé des vaisseaux sanguins chez l'adulte mais ouvre aussi d'autres perspectives: "Notre découverte est l'occasion, de réfléchir à de nouvelles manières de traiter la perte de la fonction musculaire", indique ainsi le Pr David Beech de la faculté de médecine de l'université de Leeds.