Une nouvelle étude de cas associe le développement d’un syndrome de Capgras à la consommation de cannabis.
L’année dernière, un Colombien de 28 ans a été conduit aux urgences psychiatriques après avoir tenté d’assassiner son voisin, pensant qu’il était mort et avait été remplacé par un imposteur. "Un patient sans antécédent de maladies mentales a été amené par la police dans un hôpital psychiatrique en raison d'une tentative de meurtre inaboutie", indiquent les médecins qui l’ont pris en charge dans la revue Cureus.
Symptômes
Après avoir fait plusieurs analyses, les soignants ont conclu que le jeune homme souffrait d’un syndrome de Capgras. Ce trouble psychiatrique rare, mais grave, conduit à imaginer que les personnes qui nous sont proches ont été remplacées par des clones maléfiques. D’autres symptômes peuvent s’ajouter au délire paranoïaque, comme une dissociation de la personnalité ou des hallucinations auditives et visuelles.
Le malade se prenait ainsi pour un musicien célèbre et expliquait à qui voulait l’entendre que son grand père était un terroriste, ce qui était complètement faux. Il dormait beaucoup moins que d’habitude et était également très anxieux, pensant que même ses propres parents avaient été remplacés par des êtres menaçants. "C’était un homme conscient, mais aux prises avec des pensées illogiques, délirantes et mégalomaniaques", notent les médecins.
Une fin heureuse
Chose encore plus étonnante pour les soignants, ce syndrome de Capgras a été fermement associé à la consommation régulière de cannabis du patient, alors qu’il est normalement provoqué par la schizophrénie. "Bien que le syndrome de Capgras ait été rapporté chez près de 258 personnes, sa relation avec les drogues récréatives représente un déclencheur peu fréquent, décrit par la littérature scientifique existante dans seulement sept cas", expliquent les professionnels de santé. "Cet article a donc pour but de rapporter le cas d'un jeune homme sans antécédents de maladies psychiatriques qui a débuté par un épisode psychotique associé au syndrome de Capgras dont la seule origine identifiable était l'intoxication au cannabis", concluent-ils.
L’histoire peu banale de notre jeune Colombien se finit quand même bien, puisque la prise de deux antipsychotiques et d’un stabilisateur de l'humeur pendant deux mois lui ont permis de sortir de son délire et de revenir à la réalité, sans séquelle.