- Passer la serpillière produirait des aérosols potentiellement toxiques à des taux similaires à ceux générés par la circulation dans une rue animée.
- D’après le magazine 60 millions de consommateurs, les sprays et les lingettes sont les produits les plus nocifs pour la santé.
"Le nettoyage des surfaces à l'aide de produits désinfectants dont l'usage a récemment augmenté lors de la pandémie de coronavirus, peut générer des polluants intérieurs secondaires sous forme de gaz et d'aérosols. Il peut également affecter la qualité de l'air intérieur et la santé". C’est ce qu’a indiqué une équipe de chercheurs américains dans une étude publiée dans la revue Science Advances le 25 février. Dans ces travaux, les scientifiques ont dévoilé que les produits de nettoyage parfumés pouvaient nous exposer autant à la pollution qu'un pot d'échappement.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une expérience pour observer minute par minute ce qu'il se passe dans l’air lorsque l’on fait le ménage dans une pièce fermée. Pour ce faire, ils ont astiqué le sol d’un bureau avec des produits d’entretien. Les auteurs ont ensuite analysé les particules en suspension dans l’air, qui ont été détectées quelques minutes après l’utilisation de nettoyants ménagers.
1 à 10 milliards de nanoparticules inhalées par minute
Ils ont constaté que les concentrations intérieures de monoterpènes, des particules qui permettent aux nettoyants d’avoir une bonne odeur, dépassaient de deux ordres de grandeur les concentrations extérieures. Ces substances réagissent avec l’ozone et génèrent des particules fines toxiques. Ces dernières peuvent se loger dans les voies respiratoires à des taux comparables ou supérieurs à ceux de l'inhalation d'aérosols associés à des véhicules, selon les résultats.
"L'une des perturbations que les humains introduisent dans l'environnement intérieur est l'utilisation de produits de nettoyage et de désinfection ménagers, dont certains ont des parfums dits naturels, comme les agrumes ou le pin", ont précisé les chercheurs. D’après les données, une personne inhalerait 1 à 10 milliards de nanoparticules par minute, soit l’équivalent de la circulation de véhicules dans une rue animée d'une ville américaine ou européenne.
Aérer ne suffit pas
Selon les auteurs, ouvrir les fenêtres pour aérer la pièce ne permettrait pas de venir à bout des particules polluantes car ce geste pourrait également faire rentrer des particules de l’extérieur, qui peuvent être plus nocives. Les scientifiques ont recommandé d’avoir recours à des filtres à air afin d’éviter la formation de particules ou d’utiliser des produits naturels pour lutter contre les particules toxiques.