“L'enzyme ABO aide à déterminer le groupe sanguin d'un individu et est liée à la fois au risque d'hospitalisation et au besoin d'assistance respiratoire ou de décès, explique le Dr Christopher Hübel du King's College de Londres, co-auteur d’une étude récemment publiée dans la revue PLOS Genetics. Notre étude n'établit pas de lien entre le groupe sanguin précis et le risque de Covid-19 sévère, mais comme de précédentes recherches ont montré que l’incidence de l’infection à la Covid-19 est plus élevée chez les personnes du groupe A, cela suggère que le groupe sanguin A est probablement plus vulnérable. Il faudra déterminer pourquoi."
Des liens de causalité entre protéines et formes graves de la Covid
Dans leur travaux, les chercheurs ont analysé plus de 3000 protéines afin d’identifier celles liées au développement des formes sévères de la Covid-19. “Nous utilisons une approche purement génétique et informatique pour étudier un grand nombre de protéines sanguines et nous en avons identifié certaines qui avaient des liens de causalité avec le développement des formes sévères de la Covid-19”, développe le Dr Alish Palmos, principal auteur de l’étude.
Huit protéines protègent de la Covid-19
Ainsi, les scientifiques ont observé que six protéines étaient associées à un risque accru de développer une forme sévère du virus, qu’il ont défini selon deux niveaux de gravité : d’une part l’hospitalisation et l’assistance respiratoire et, d’autre part, le décès du patient. Les auteurs ont ensuite identifié que l’enzyme ABO était plus particulièrement associée à un risque accru d'hospitalisation et à la nécessité d'une assistance respiratoire. ABO détermine les groupes sanguins, ce qui suggère que les groupes sanguins - sans que l’étude ne précise lesquels - pourraient avoir un rôle déterminant dans le développement des formes graves de la maladie. En parallèle, les scientifiques ont identifié huit autres protéines qui protégeaient contre les formes sévères de la maladie.
Des travaux qui serviront les futures recherches
Le but de cette recherche était d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour, à terme, développer de nouveaux traitements. "Ce que nous avons fait dans notre étude, c'est fournir une liste plus petite qui servira les futures recherches, explique Gerome Breen, autre auteur de l’étude. Sur des milliers de protéines sanguines, nous avons réduit cette liste à environ 14 qui pourraient être en lien avec le risque de développer une forme sévère de la Covid-19 et qui pourraient donc être intéressantes pour de nouvelles recherches afin de mieux comprendre les mécanismes du virus, avec pour objectif final de développer de nouveaux traitements et, peut-être, des thérapies préventives."