- L’adénocarcinome pancréatique est la forme la plus courante de cancer du pancréas.
- La plupart des personnes atteintes ont plus de 50 ans.
- En France, le taux de survie à 5 ans est d’environ 5%.
Chaque année, environ 14 000 personnes apprennent qu’elles sont atteintes d’un cancer du pancréas en France. Les chances de survie sont plus faibles que pour les autres cancers, en raison du diagnostic souvent tardif. Une équipe du centre de recherche sur le cancer Roswell Park, situé dans l’Etat de New-York, a peut-être trouvé un moyen de l’améliorer. Dans une étude, parue dans Molecular Cancer Therapeutics, ils expliquent avoir découvert qu’une molécule permet de bloquer la croissance des cellules cancéreuses.
Des tumeurs résistantes au traitement
Les chercheurs se sont intéressés à une forme spécifique de cancer du pancréas : l’adénocarcinome pancréatique. Les cellules qui composent ce type de tumeur sont prédisposées à la ferroptose, un type de mort cellulaire déclenché par le fer. Ce phénomène a été identifié récemment par la science et il est devenu un point central de la recherche sur le cancer. "L'identification de nouveaux agents qui activent la ferroptose représente un nouveau domaine de thérapies potentielles pour l’adénocarcinome pancréatique, une maladie agressive et largement incurable", expliquent les auteurs. Dans cette maladie, une mutation de deux gènes a été observée : les KRAS et TP53. Elle serait responsable de la résistance des tumeurs à la chimiothérapie. "Étant donné que les médicaments et les traitements ciblant ces mutations ne sont pas encore disponibles, les options thérapeutiques pour les patients sont limitées et la maladie a un taux de survie à 5 ans de seulement 12 %", précisent-ils.
Une molécule prometteuse
La molécule étudiée dans cette recherche, MMRi62, cible le métabolisme du fer pour tuer les cellules cancéreuses et les protéines qui favorisent leur croissance et leur propagation. "MMRi62 provoque la dégradation d'une protéine de stockage du fer appelée FTH1, ainsi que d'une protéine mutée, entraînant une inhibition des métastases et de la ferroptose", commente Xinjiang Wang, professeur au Département de Pharmacologie et de Thérapeutique au sein de Roswell Park. "Nous avons montré à travers cette étude que dans un modèle préclinique, MMRi62 est capable d'induire une ferroptose dans les cellules cancéreuses hébergeant des mutations KRAS ou TP53, qui à leur tour inhibent la croissance tumorale et empêchent la métastase des tumeurs vers des organes distants", ajoute le scientifique. "Bien qu'aucun agent induisant la ferroptose ne soit actuellement disponible, nous espérons que notre découverte conduira à de nouveaux traitements prometteurs à base de MMRi62 pour les cancers récalcitrants tels que l’adénocarcinome pancréatique." Ces résultats devraient encourager le lancement de nouvelles études sur un futur traitement.