Des images violentes sur les écrans des téléphones et des télévisions, l’angoisse de la menace nucléaire, dans un contexte de crise sanitaire qui dure depuis plus de deux ans. En ce moment, les raisons de ressentir de l’angoisse sont nombreuses. Des psychologues expliquent à CNN comment surmonter l’anxiété dans cette période de crise.
Des réserves émotionnelles affaiblies
Si les Ukrainiens souffrent directement de la violence de la guerre, les personnes non concernées peuvent aussi se sentir angoissées. "Les sentiments de ceux qui, dans le monde entier, observent le conflit peuvent sembler pâles par rapport à la douleur de ceux qui en sont victimes, mais cela ne signifie pas qu'ils ne valent pas la peine d'être pris en charge", précise Wendy Rice, psychologue à Tampa, en Floride. Pour mieux résoudre l’angoisse, il faut comprendre d’où elle vient, or ses causes sont multiples. D’abord, les psychologues évoquent les faibles réserves émotionnelles : dans un contexte de crise sanitaire, où le quotidien a subi de nombreuses perturbations, la population a été soumise à un stress important. "Votre corps se montre temporairement à la hauteur, en augmentant l'adrénaline, en diminuant le sommeil et en augmentant l'énergie afin que vous puissiez gérer le facteur de stress qui se présente à vous, analyse Chloe Carmichael, thérapeute basée à New-York. Mais cela ne peut pas durer trop longtemps, sinon votre esprit et votre corps seront comme une batterie épuisée." Elle recommande d’utiliser l’expérience de la pandémie comme une boîte à outils : les techniques de relaxation ou toutes les activités qui ont aidé à réduire le stress pendant les deux dernières années doivent être mobilisées si l’angoisse est revenue récemment.
Comment gérer l’incertitude ?
Comme depuis le début de la crise sanitaire, l’un des principaux facteurs d’angoisse est l’incertitude : personne ne sait quand la guerre se terminera. "Beaucoup de personnes s’attendaient à ce que les tensions (entre la Russie et l'Ukraine ndlr) augmentent puis s'atténuent, comme cela a déjà été le cas par ailleurs dans le passé", explique Lee Chambers, psychologue britannique. Dans ce cas, il faut savoir ce qui est le mieux pour soi : se couper de l’actualité ou bien s'informer au maximum. "Comprendre les événements mondiaux peut être un moyen productif de faire face à l'incertitude, mais si vous êtes collé à chaque mise à jour et incapable de vous concentrer sur d'autres choses, vous devrez peut-être fixer des limites sur la fréquence et la durée de consommation d'informations sur le conflit", tempère la thérapeute.
Des stratégies différentes selon les individus
Pour certaines personnes, le plus dur est d’être impuissant face à la crise en cours. Dans ce cas, Chloe Carmichael conseille de s’impliquer à son échelle : en faisant des dons, en participant à des activités associatives d’aide aux Ukrainiens, etc. Mais si l’angoisse est liée à cette empathie, il faut aussi savoir penser à soi. "Prendre soin des autres est une chose magnifique, mais cela peut aussi être lourd à porter", estime-t-elle. Elle recommande de faire une activité que l’on aime et de prendre du temps pour soi, afin de se changer les idées. Enfin pour les personnes qui ressentent un stress post-traumatique ou qui sont liées à l’Ukraine, Lee Chambers conseille de rester attentif aux symptômes de l’angoisse, comme la perte d’appétit ou les troubles du sommeil. Il est recommandé de s’entourer de proches, et de faire des activités relaxantes. "Une fois que vous arrivez à gérer vos propres réactions, alors vous pouvez commencer à aider les autres", rappellent ces spécialistes.