Le pôle santé du tribunal de grande instance de Paris a rendu son verdict ce lundi 7 octobre dans l’affaire des irradiés de Toulouse. Le CHU de Toulouse s’en tire avec un non-lieu. Le personnel de l’hôpital était poursuivi depuis 5 ans pour « homicide » et « blessures involontaires » par 145 anciens patients.
Selon le juge et le parquet, aucune faute pénale ne peut être imputée à l’hôpital Rangueil. Sur les 20 décès survenus après les événements, aucun n’a été relié aux doses de radiation reçues. A l’automne dernier, le parquet a estimé qu’il y avait « erreur » du CHU mais pas « faute. » En termes juridiques, une erreur s’apparente à une méprise alors qu’une faute induit une atteinte à autrui.
Une association de 46 victimes de sur-irradiations a annoncé qu’elle compte faire appel. Elle accuse le juge de parti pris depuis 3 ans. L’avocat de l’association dénonce de nombreuses négligences du radiophysicien comme du constructeur de l’appareil. Il insiste aussi sur le fait que le personnel s’est formé sur les patients, avec un appareil qui n’était pas totalement installé.
Entre avril 2006 et avril 2007, 145 personnes ont été traitées pour des tumeurs cérébrales au CHU de Toulouse. Elles avaient subi une radiothérapie et à cause d’un mauvais étalonnage de l’appareil, tous ces patients ont reçu des surdoses de radiation. Pour les victimes, ces sept années de procédure n’aboutissent à rien.
Le dénouement de cette affaire est d’autant plus surprenant pour les victimes, qu’un cas similaire avait abouti à un autre verdict. Dans l’affaire des irradiés d’Epinal, le parquet avait condamné deux médecins et un radiophysicien à une interdiction d’exercer et 18 mois de prison.