Sifflement, cliquetis, grincement, sonnerie, bourdonnement… Ces sons sont ceux perçus par les patients souffrant d’acouphènes, à savoir des bruits qu’ils entendent dans une ou les deux oreilles mais qui ne proviennent pas du monde extérieur. Ces sons générés spontanément peuvent être provoqués par un traumatisme acoustique répété, une baisse anormale de l’audition liée au vieillissement de l’oreille ou une pathologie qui affecte le système auditif (l’otite, l’otospongiose…). Dans une récente étude, des chercheurs américains ont dévoilé une autre cause possible d’acouphènes. Il s’agit de l’utilisation fréquente d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS).
Pour les besoins des travaux publiés dans la revue Journal of General Internal Medicine, les scientifiques ont suivi, pendant plus de 20 ans, 69.455 femmes, qui étaient âgées de 31 à 48 ans et ne souffraient pas d’acouphènes au début de l’étude. Leur but était de déterminer si l’usage courant d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens, à des doses faibles à modérées, était associé à un risque d’acouphènes. Pour ce faire, les participantes ont dû remplir un questionnaire sur leur utilisation de ces médicaments et leur audition tous les deux ans.
Un risque accru de 20 % d’acouphènes
D’après les résultats, 10.452 cas d'acouphènes ont été signalés durant les recherches. Les auteurs ont constaté que l’usage courant d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens était associé à un risque plus élevé de 20 % de sensations auditives qui ne sont pas causées par un bruit extérieur. Selon les travaux, l’utilisation fréquente d’aspirine à de très faibles doses n’augmente pas les risques de développer des acouphènes. En revanche, les femmes de moins de 60 ans qui prenaient fréquemment ce médicament, à des doses modérées, étaient plus susceptibles de souffrir d’acouphènes.
"Nos résultats suggèrent que les utilisateurs d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens courent un risque plus élevé de développer des acouphènes et peuvent donner un aperçu des facteurs favorisants de trouble difficile, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires", ont conclu les chercheurs.