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Matière grise

Covid-19 : comment l’infection peut rétrécir le cerveau ?

Par Geneviève Andrianaly

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, le virus est suspecté d’attaquer le cerveau. Une étude britannique vient de confirmer les effets neurologiques du coronavirus, et ce même chez les patients souffrant de formes légères. L’infection pourrait avoir des conséquences sur la "substance grise", qui contient les neurones. Explications.

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Au 7 mars, 445.096.612 cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le monde et 183.021.306 personnes ont été contaminées par le virus en Europe.
Le coronavirus pourrait provoquer une diminution de la matière grise et de la taille du cerveau.
Des modifications cérébrales liées à l'odorat ont également été observées chez les patients infectés, même ceux atteints de formes légères de la maladie.

"Il existe des preuves solides d'anomalies liées au cerveau après une infection à la Covid-19. On ignore cependant si l'impact de la maladie peut être détecté dans les cas de formes légers et si cela peut révéler des mécanismes possibles contribuant à la pathologie cérébrale". C’est ce qu’ont indiqué des chercheurs de l’université d'Oxford en Angleterre (Royaume-Uni). Pour identifier les conséquences du coronavirus sur le cerveau, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature le 7 mars.

Pour les besoins des recherches, les auteurs ont examiné les scanners cérébraux de 785 adultes âgés de 51 à 81 ans. Parmi les participants, 401 patients ont été testés positifs à la Covid-19 entre leurs deux IRM. Selon les données, 141 jours séparaient le diagnostic et le deuxième examen et 384 personnes n’ont pas contracté le coronavirus.

Une réduction de la substance grise à cause de l’infection

Après avoir comparé les analyses radiologiques des deux groupes, les scientifiques ont constaté des effets neurologiques à long terme sur le cerveau. D’après les résultats, une plus grande diminution de l'épaisseur de la matière grise et une perte ou la lésion des tissus dans le cortex orbitofrontal et le gyrus parahippocampique ont été observées.

Les auteurs ont également noté des modifications cérébrales liées à l'odorat et une réduction de la taille globale de l’organe, même chez des malades touchés par des formes légères. Les volontaires infectés ont aussi présenté un déclin cognitif plus important entre les deux examens. Les chercheurs ont précisé que ces effets de cognition et d'imagerie étaient toujours constatés après avoir exclu les 15 cas qui avaient été hospitalisés.

"Ces résultats de scanners cérébraux peuvent être les signes d'une propagation dégénérative de la maladie par les voies olfactives, d'événements neuroinflammatoires ou de la perte d'entrées sensorielles due à l'anosmie. Il reste à déterminer si cet impact délétère peut être partiellement inversé, ou si ces effets persistent à long terme, grâce à un suivi supplémentaire", ont conclu les scientifiques.