Alors que l’Assurance maladie a lancé ce matin la traditionnelle campagne de vaccination contre la grippe et que la météo prévoit le retour du froid propice aux virus, l’Institut de veille sanitaire publie aujourd’hui, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) le bilan de l’épidémie grippale de l’hiver dernier.
La caractéristique principale de cette épidémie 2012-2013, c’est sa longueur. Les consultations pour syndromes grippaux ont commencé dès la mi-novembre et la période épidémique en elle-même a duré 13 semaines, de la mi-décembre à la mi-mars. Les auteurs du BEH soulignent qu’elle a été « l’épidémie la plus longue parmi les 29 épidémies saisonnières suivies depuis 1984 » et la création du réseau Sentinelles de surveillance de la grippe. Pour expliquer cette longueur exceptionnelle, les épidémiologistes avancent l’explication de la co-circulation de 3 types de virus (A H1N1, A H3N2 et B), une co-circulation qui d’habitude n’est pas observée jusqu’à la fin de la saison.
4,3 millions de consultations
Conséquence de cette épidémie longue durée, le nombre de consultations médicales a explosé : 4,3 millions si l’on ne compte que les 13 semaines de la phase épidémique contre 1,8 millions l’hiver dernier et 2,8 l’hiver 2010-2011. L’augmentation est moins marquée concernant le nombre de passages aux urgences, près de 28 000, dont 1846 ont conduit à une hospitalisation.
C’est le signe d’une épidémie longue mais pas plus sévère que d’habitude. Les auteurs soulignent que la proportion de 19% de décès observée parmi les 818 cas graves recensés est comparable aux épidémies des saisons précédentes. De même, la hausse de la mortalité observée pendant la période épidémique, environ 7800 décès supplémentaires principalement parmi les personnes âgées de plus de 85 ans, est proche de celle observée lors des hivers 2008-2009 et 2011-2012.
Le raté du vaccin 2012-2013 qui ne contenait pas exactement la souche du virus AH3N2 qui circulait n’a donc visiblement pas eu de conséquences dramatiques. Pour le vaccin 2013-2014 très bientôt disponible dans les pharmacies, cette souche AH3N2 a donc été modifiée, de même que la souche du virus de type B, qui a été « actualisée » en fonction de celle qui a circulée l’hiver dernier.
Une couverture vaccinale en baisse constante
Les données de l’Assurance Maladie confirment que la couverture vaccinale contre la grippe ne s’est pas relevée de la pandémie H1N1. Les taux n’ont cessé de chuter depuis, pour les plus de 65 ans, la baisse est plus de 10%. Sur les 10 millions de bons de vaccination envoyés l’année dernière par l’Assurance maladie, seuls 50,1% ont effectivement conduit à une vaccination. Faire mieux est donc l’objectif évident de la campagne de vaccination 2013-2014 dont le coup d’envoi est donné ce mercredi.