Quel rapport les Français entretiennent-ils avec la grippe saisonnière et son vaccin ? C'est la question à laquelle a voulu répondre l'Assurance maladie, à deux jours du lancement en France de la grande campagne de vaccination contre cette maladie infectieuse, qui touche encore chaque hiver des millions de personnes. Dans un contexte de baisse préoccupante et continue de la vaccination contre la grippe chez les personnes à risque (- 10 % en trois ans), la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) a confié à l’institut BVA la réalisation d’un sondage (1) destiné à faire le point sur les connaissances, perceptions et pratiques des Français concernant la grippe et le vaccin.
1 Français sur 4 déclare s’être fait vacciner en 2012
Malgré les années qui passent, les habitudes de vaccination des Français semblent rester stables. 25 % des personnes interrogées affirment en effet s’être fait vacciner contre la grippe saisonnière en 2012, un chiffre équivalent à 2011. Par ailleurs, les plus âgés (65 ans et plus) sont significativement plus nombreux à déclarer s’être faits vacciner les années précédentes (61 % en 2012 ; 60 % en 2011). Les Français semblent peu receptifs aux campagnes de sensibilisation en faveur de la vaccination. 28 % des personnes ont l’intention de se faire vacciner cette année. 2 sur 3 chez les plus de 65 ans.
Les Français bien informés sur la grippe saisonnière...
Cette enquête, on s'aperçoit que les Français disposent tout de même d'un bon niveau de connaissances sur cette affection. 93 % d'entre eux reconnaissent par exemple que la grippe est une maladie grave, voire mortelle. Ils sont aussi 91 % à savoir que, lorsqu’on a eu la grippe une fois, on peut la ré-attraper. Enfin, 88 % des Français savent également qu’il est recommandé de se faire vacciner après 65 ans.
... malgré un certain nombre d’idées reçues qui demeurent
En parallèle, les idées reçues sur la grippe et la vaccination ont la vie dure. 80 % des Français pensent, en effet, à tort que le vaccin contre la grippe peut être mal toléré. 1 personne sur 2 pense encore que le vaccin peut donner la grippe. Et 59 % des personnes interrogées considèrent que le vaccin peut présenter des risques pour la santé.
A ce titre, ils sont toujours un tiers d'entre eux à considérer que le traitement par homéopathie est aussi efficace que le traitement contre la grippe. Près d'1 personne sur 3 estime également qu’il n’est pas utile de prévenir la grippe en se vaccinant alors qu’elle se soigne facilement grâce aux antibiotiques. Enfin, 21 % des sondés restent toujours persuadés qu’il est plus dangereux de se faire vacciner que d’avoir la grippe.
Ecoutez Frédéric Van Roekeghem, directeur général de l'Assurance maladie : « Certains messages simples sont erronés. Du genre la vaccination m'a donné la grippe. Non, le vaccin ne peut pas donner la maladie, puisque ce sont des virus inactivés que l'on administre aux patients »
L'Assurance maladie souhaite rétablir la confiance
Alors pour tenter de mettre fin à ces idées reçues qui perdurent, l’Assurance maladie lance une campagne d’information intitulée « La grippe, ce n'est pas rien. Alors, je fais le vaccin » à la radio, dans la presse et sur Internet, du 12 octobre au 15 novembre 2013. Elle aura pour but de sensibiliser les personnes à risque sur la gravité potentielle de la grippe et sur l’importance de la vaccination comme un moyen sûr et le plus efficace pour prévenir la maladie et les risques de complications.
Ecoutez Françoise Weber, directrice de l'Institut de Veille sanitaire : « On voit chez les patients qui sont en réanimation pour des grippes graves que la majorité d'entre eux ont des facteurs de risques et ne sont pas vaccinés »
Et comme chaque année, les professionnels de santé libéraux - médecins généralistes, infirmier(e)s, sages- femmes, pédiatres, pharmaciens, kinésithérapeutes, gynécologues et chirurgiens-dentistes - seront invités eux-mêmes à se faire vacciner. Ils devront être, par ailleurs, les interlocuteurs privilégiés des patients. « Ils ont, je le rappelle, un rôle essentiel à jouer dans l’information sur la grippe et son vaccin », conclut Françoise Weber.
Ecoutez Françoise Weber, directrice de l'Institut de Veille sanitaire : « Il faut que les professionnels de santé se sentent mobilisés par la vaccination et se rappellent qu'ils peuvent être eux aussi un élément de la chaîne de transmission. »
(1) Sondage mené auprès d’un échantillon national représentatif de 975 Français âgés de 18 ans et plus interrogés par téléphone (interviews réalisées les 13 et 14 septembre 2013)