Lorsque les parents ne peuvent pas garder leurs fils ou filles, ils les confient à des amis, des animateurs ou des professionnels de la petite enfance qui vont prendre soin d’eux et les accueillir dans un lieu différent de leur maison. Selon des scientifiques de l'université de Zurich en Suisse, cette garde hors de chez eux peut avoir un impact sur le comportement des enfants. Pour parvenir à cette découverte, ils ont réalisé des travaux parus dans la revue PLOS One le 9 mars.
Une étude menée auprès d’élèves, de parents et d’enseignants
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont interrogé 1.300 élèves suisses âgés de 7 à 20 ans, leurs parents et leurs enseignants. Leur but était d’examiner l'influence de la garde hors du domicile sur le développement des enfants jusqu'au début de l'âge adulte. "Le développement comprenait le comportement d'extériorisation, les problèmes d'intériorisation, la délinquance et la consommation de substances psychoactives", peut-on lire dans les recherches.
Environ 67 % des enfants interrogés ont été gardés dans un lieu différent de chez eux avant d’aller à l’école maternelle. D’après les données, 32 % de ces enfants ont fréquenté une crèche et 22 % une garderie. Par ailleurs, 22 % ont été pris en charge par un membre extérieur de la famille, 3 % par des connaissances ou des voisins et 12 % par d’autres mères de famille.
Des problèmes de comportement ont été observés chez les enfants
Selon les résultats, le temps passé hors de chez eux était lié à une augmentation des problèmes d'externalisation et d'internalisation jusqu'à l'âge de 11 ans au moins. "Il n'était pas associé à la délinquance", ont précisé les auteurs. Ils ont constaté que le fait de passer environ trois jours par semaine dans une crèche ou une garderie était lié à une hausse des comportements problématiques.
Les scientifiques ont noté que le temps passé à la garderie était associé à moins de problèmes d'extériorisation mais à plus de problèmes d'intériorisation et de consommation de substances pour les enfants issus de milieux vulnérables. Cette association avec la consommation de substances psychoactives a duré jusqu'à l'âge de 20 ans.
Une disparition des comportements problématiques au fil du temps
"Il est possible que la garde externe des enfants diminue la force de l'attachement et de l'interaction entre l'enfant et ses parents", a expliqué Margit Averdijk, auteure principale des travaux, dans un communiqué. Mais, selon l’équipe, il est également possible que les enfants recopient les comportements problématiques de leurs camarades et les utilisent parfois pour attirer l'attention des personnes qui s'occupent d'eux.
"Bien que nous ne puissions pas vérifier directement lequel de ces mécanismes est l'explication la plus probable de nos résultats, les deux soutiennent nos conclusions", a déclaré la chercheuse. D’après l’étude, les comportements problématiques observés chez les enfants diminuent à mesure que les enfants grandissent et disparaissent pour la plupart à partir de 13 ans.