Anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs, neuroleptiques… Ces traitements, qui agissent sur l’activité cérébrale, sont prescrits aux personnes souffrant d’anxiété, de troubles du sommeil, de dépression ou de troubles de l’humeur. La prise de ces médicaments psychotropes peut donner lieu à des usages problématiques ou à risques. Et pour cause, le nombre de jeunes Américains ayant fait une overdose de benzodiazépines, à savoir des tranquillisants, a augmenté ces dernières années, selon des travaux publiés dans la revue Pediatrics le 2 mars. Ces recherches ont aussi révélé que les adolescents et les jeunes adultes avaient pris une dose excessive de ces traitements après avoir reçu une prescription de leur médecin, ce qui est inquiétant.
Aux États-Unis, 4.777 jeunes sont morts d'une overdose en 2019
Pour parvenir à ces conclusions, des scientifiques du New Jersey (États-Unis) ont examiné la fréquence à laquelle les jeunes qui ont fait une overdose avec des psychotropes avaient une ordonnance récente pour ces médicaments. Ils ont analysé les données des Centers for Disease Control and Prevention. Ces dernières ont indiqué que 4.777 jeunes Américains étaient décédés d'une overdose en 2019. Au total, 727 personnes étaient mortes à cause d’une dose excessive de benzodiazépines et 902 de surdoses de psychostimulants. Les chercheurs ont ensuite utilisé les dossiers d'ordonnance pour déterminer si ces jeunes s'étaient vu prescrire ces médicaments dans les mois précédant leur overdose.
Un lien entre les overdoses et la prescription des psychotropes
"Parmi les personnes âgées de 18 à 25 ans, 5,8 % déclarent avoir fait un mauvais usage de psychostimulants prescrits par leur médecin et 3,8 % un mauvais usage de benzodiazépines sur ordonnance au cours de l'année écoulée", peut-on lire dans l’étude. D’après les résultats, 29 % des jeunes morts d’overdose impliquant des benzodiazépines avaient une ordonnance délivrée par un médecin un mois avant et 42 % au cours des six mois précédents.
"Ces résultats soulignent la nécessité pour les médecins d'évaluer le risque d'automutilation chez les jeunes à qui ils prescrivent des psychotropes, ainsi que la nécessité de déployer divers moyens pour prévenir les surdoses intentionnelles et non-intentionnelles", a déclaré M. Bushnell, auteur des travaux, dans un communiqué.