- Depuis quelques mois, certaines femmes optent pour des culottes menstruelles à la place des protections hygiéniques industrielles afin d’éviter les mauvais ingrédients qu’ils contiennent.
- Le décret prévu par le gouvernement prévoit une contravention de 1 500 euros pour les fabricants et, s’ils récidivent, leurs produits pourraient être retirés du marché.
Tampons, serviettes, cups menstruelles… La composition de toutes ces protections hygiéniques sera bientôt connue des consommateurs, indiquée clairement sur les boites de vente. C’est en tout cas l’objectif d’un décret en cours de rédaction. Ce jeudi 10 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, l’a annoncé en expliquant qu’il s’agissait d’une question de "santé publique et de santé environnementale".
Plus de transparence pour mieux choisir
En effet, actuellement, la composition exacte des tampons et des serviettes n’est souvent pas inscrite sur l’emballage de vente. Il est donc très difficile de la connaître et de choisir la meilleure pour sa santé. Avec ce décret, l’objectif est donc que les consommatrices aient plus d’informations pour acheter celles qui leur conviennent le mieux et, in fine, qu’elles soient en meilleure santé en utilisant de bons produits. D’autant plus que le décret qui devrait s'appliquer aux industriels leur imposera d’indiquer la composition précise et exhaustive de toutes les protections. Celui-ci devrait être appliqué le 1er janvier 2023, selon les informations de France Inter et Libération.
Des pesticides interdits
Depuis plusieurs années, certains produits présents dans les protections hygiéniques sont accusés d’être dangereux. En effet, selon un avis publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) en 2019, il y aurait par exemple des restes de pesticides comme le glyphosate et même des pesticides interdits aujourd’hui dans l’Union européenne tels que le lindane, le quintozène et l’hexachlorobenzène. En revanche, l’instance de santé précise qu’il n’y aurait pas de lien entre la composition des protections hygiéniques et le syndrome du choc toxique.
Améliorer la qualité des produits
Pour le ministre de la Santé, ce décret devrait inciter les fabricants à améliorer d’eux-même la composition de leurs produits hygiéniques. "Cela avait marché et les comportements des industriels ont changé, a affirmé Olivier Véran. Ils ont réduit le sucre dans les sodas, réduit le sel dans le jambon… Je suis convaincu qu’on arrivera aussi à un comportement vertueux de la part des fabricants de protections hygiéniques". D’autant plus que pour beaucoup de consommateurs, la santé est devenue un argument de vente.
Savoir lire les étiquettes
Mais, selon certaines associations, indiquer la liste des produits ne sera pas suffisant car beaucoup de femmes ne sauront pas forcément lesquels sont dangeureux ou non pour leur santé. Ainsi, ils proposent de mettre en place des outils pour les aider à décrypter ces informations comme surligner en gras les produits dangereux ou de faire un score d’hygiène sur le modèle du nutriscore.