Selon une étude récemment publiée dans la revue Journal of Studies on Alcohol and Drugs, les réservistes auraient davantage de risque de devenir alcoolique dans l’année qui suit leur retour à domicile, comparativement aux autres membres de l’armée. Les chercheurs évoquent deux principales raisons à ce phénomène.
Une sensation de vide compensée par l’alcool
Tout d’abord, le retour à domicile est assez violent pour ces personnes qui ne sont pas des militaires de profession car ils passent d’un environnement dangereux, inhabituel et où ils sont très sollicités à un univers beaucoup plus calme. Cela peut être vécu comme un choc, une sensation de vide à laquelle ils ne sont pas entraînés psychologiquement. L’autre raison invoquée par les chercheurs est qu’avoir vécu la guerre est un traumatisme en soi qui peut hanter ces personnes… Et boire de l’alcool permet parfois d’apaiser et de diminuer ces émotions négatives.
Stimulation du système endorphinique
La raison est simple : l’alcool stimule le système endorphinique. De manière générale, lorsque l’individu a une douleur ou ressent du stress, le système endorphinique sécrète des endorphines qui lui procurent une sensation de bien-être et de détente. En quelque sorte, les endorphines diminuent les effets négatifs de la douleur ou du stress sur notre corps. Cet effet est le même avec les problèmes psychologiques que rencontrent les soldats. Et l’alcool les apaisent.
Questionnaires déclaratifs
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les réponses à des questionnaires de plus de 4500 soldats de la Garde nationale américaine de retour d’Irak en 2010. Dedans, y sont bien sûr demandés des données relatives à la consommation d’alcool et de stupéfiants, mais aussi des informations psychologiques. Ensuite, les scientifiques les ont comparées avec celles de militaires de carrière et d’anciens travaux menés sur la Garde nationale.
Plus d'alcoolisme chez les réservistes au front
Résultat : les réservistes qui étaient au front avaient un taux de forte consommation d'alcool lors de leur retour à domicile plus élevé (29,9%) comparativement à ceux qui n’avaient pas été déployés sur ce terrain de guerre (24,1%) ou aux militaires de carrière. Enfin, d’après les scientifiques, ce risque était plus élevé tout au long de l’année qui suivait le retour à domicile. Ils plaident donc pour que ces réservistes aient une meilleure formation avant d’aller sur le terrain mais aussi un meilleur suivi psychologique lors de leur retour.