Exercer son métier entre le coucher et le lever du soleil a de nombreuses conséquences sur la santé. Plusieurs recherches ont montré que le travail de nuit pouvait augmenter les risques d’asthme, de diabète, de maladies cardiaques ou de fausse-couche en raison du décalage de l’horloge biologique. Une récente étude, publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine le 8 mars, a révélé qu’exercer son activité professionnelle la nuit avait également un impact sur les fonctions cognitives.
18 études examinées
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’université privée Sigmund Freud de Linz, en Autriche, ont analysé 18 travaux parus entre 2005 et 2020, qui impliquaient sur 18.802 adultes actifs. La moitié des études portait sur des professionnels de santé, tandis que l'autre moitié se concentrait sur différentes professions, telles que les policiers ou le personnel informatique. Les recherches examinées s’étaient intéressées aux performances cognitives des personnes ayant des horaires de bureau normaux et des travailleurs de nuit. Pour cela, plusieurs facteurs ont été pris en compte : la mémoire, la vitesse de traitement, la vigilance, l’attention visuelle et le contrôle des impulsions.
Des troubles neurocognitifs associés à une perturbation du rythme circadien
"Nos résultats ont montré une performance cognitive significativement plus faible chez les travailleurs de nuit par rapport aux personnes qui exercent leur métier la journée", peut-on lire dans l’étude. Selon les scientifiques, les adultes qui travaillent la nuit ont des problèmes de mémoire et sont moins vigilants à cause d’une perturbation du rythme circadien. "La réduction des performances neurocomportementales chez les travailleurs de nuit pourrait jouer un rôle important dans les blessures et les erreurs liées au travail", ce qui aurait des répercussions sur la santé et la sécurité au travail, ont précisé les auteurs.