"Le semblable guérit le semblable" : tel est le principe derrière l’homéopathie. Elle consiste à administrer de très faibles doses de substances, qui vont générer les mêmes symptômes que la maladie. Depuis de nombreuses années, cette médecine alternative divise scientifiques et gouvernements. Un groupe de chercheurs a analysé différentes études sur le sujet. Dans le British Medical Journal, ils expliquent que les effets de l’homéopathie seraient surestimés à cause de biais dans les méthodes de recherche.
Des biais scientifiques ?
Les auteurs de l'étude se sont intéressés au biais de notification, celui-ci désigne le fait que la diffusion d’une recherche scientifique soit influencée par ses résultats. En somme, les essais cliniques publiés sur le sujet ne représenteraient qu’un échantillon de toutes les études scientifiques réalisées sur l’homéopathie, et il s'agirait seulement de ceux dont les résultats prouvent l'efficacité de ces produits. Pour réaliser ces travaux, les scientifiques ont utilisé les registres publics d’essais cliniques : ceux-ci ont été créés en 2008 pour limiter les risques de biais de notification. "L'enregistrement et la publication des résultats des essais cliniques sont considérés comme une obligation éthique, bien que non obligatoire, pour les chercheurs", précisent les auteurs.
Un "manque de normes scientifiques et éthiques"
Ils ont donc entrepris d'évaluer combien d'essais enregistrés évaluant l'homéopathie ne sont pas publiés, si les principaux résultats des essais enregistrés reflètent ceux effectivement publiés et le nombre total d'essais homéopathiques enregistrés et publiés. Ce groupe de chercheurs a constaté que, depuis 2002, près de 38 % des essais enregistrés sur l'homéopathie restent non publiés, tandis que plus de la moitié, 53 %, des essais contrôlés randomisés publiés n'ont pas été enregistrés. Ils ont également constaté que les essais homéopathiques étaient plus susceptibles d'être enregistrés après leur démarrage qu'avant. De plus, un quart des résultats publiés n'étaient pas les mêmes que ceux enregistrés à l’origine. "Ces mauvaises pratiques de recherche suggèrent que le véritable impact de l'homéopathie peut être considérablement surestimé", estiment les scientifiques. Selon eux, ces résultats attestent d’un "manque inquiétant de normes scientifiques et éthiques dans le domaine de l'homéopathie et un risque élevé de biais de notification". Ils souhaitent attirer l’attention des professionnels de santé sur le fait que les études publiées sur l’homéopathie représentent un petit échantillon du total des recherches réalisées, et qu’elles mettent majoritairement en avant des résultats positifs concernant ce type de traitements.