- Chez les moins de 75 ans, le risque de décéder est également associé au niveau de revenu. Plus les revenus sont hauts, plus le risque de mourir décroît.
Qui sont les adultes hospitalisés pour une forme grave en France ? C’est la question que se sont posés la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Pour y répondre, ils ont réalisé une vaste étude publiée ce 17 mars, qui a été menée de mars 2020 à novembre 2021, soit durant les quatre premières vagues épidémiques. Ce rapport porte sur les caractéristiques socio-économiques des personnes qui ont développé une forme sévère du coronavirus, définie par une hospitalisation, parfois suivie de complications à l’hôpital (admission en soins critiques ou décès).
Pour déterminer les principaux facteurs de risque de forme grave, les deux organismes ont croisé les données SI-VIC, à savoir le nombre de patients Covid-19 hospitalisés, et Fidéli, qui fournit des informations sur les logements et les citoyens admis dans un établissement de santé.
Les seniors font partie des Français les plus hospitalisés
"L’âge élevé et le sexe masculin sont des facteurs de risque bien connus de formes sévères, ce qui reflète en grande partie la distribution des comorbidités rendant vulnérables au Covid-19 dans la population (obésité, hypertension artérielle, diabète, maladies coronariennes, pathologies pulmonaires chroniques)", ont rappelé l’Insee et la Drees.
L’étude confirme que l’âge est la cause la plus importante. Selon les résultats, parmi les Français hospitalisés, les seniors de plus de 60 ans sont surreprésentés (72 %, contre 27 % de l’ensemble de la population). Mais le rapport met également en évidence d’autres facteurs de risque.
Les résidents de logements sociaux plus à risque de forme grave
D’après l’Insee et la Drees, les adultes qui résident moins souvent dans des maisons individuelles et résident plus souvent dans des logements sociaux sont également ceux que l’on retrouve à l’hôpital pour une infection au coronavirus. Ces derniers représentent 21 % des hospitalisés. "Autre constat, les personnes hospitalisées résident dans des logements plus densément occupés que la moyenne : 33 % des patients hospitalisés et âgés de 50 à 74 ans résident dans un logement dont la surface par personne est inférieure à 30 mètres carrés, contre 24 % de l’ensemble des individus de cette classe d’âge", peut-on lire dans les résultats.
Autre profil : les patients les plus modestes
Le niveau de vie est aussi un facteur de risque de forme sévère. Les Français les plus modestes, à savoir qui ont un niveau de vie inférieur de 6 % au niveau de vie moyen de l’ensemble de la population, sont surreprésentées dans les hospitalisations. "Cet effet du revenu peut refléter des conditions de vie et de travail associées à un risque accru d’exposition au virus, ainsi qu’une présence plus fréquente de comorbidités chez les plus défavorisés", précisent les deux organismes.
Les personnes nées à l’étranger sont plus vulnérables face à la Covid-19
L’étude révèle aussi que les patients nés à l’étranger, en particulier en Afrique (Maghreb et Afrique subsaharienne), sont fréquemment hospitalisés. Cela est le cas de 26 % de malades âgés de plus de 35 ans, contre 17 % de l’ensemble de la population de plus de 35 ans.
Les Français défavorisés moins vaccinés
D’après le rapport, le recours à la vaccination augmente avec le niveau de vie, "ce qui pourrait expliquer que les formes sévères de la quatrième vague aient davantage affecté les plus modestes, moins fréquemment vaccinés".