Une mammographie permet d’obtenir des images de l’intérieur du sein à l’aide de rayons X. Cette dernière sert à détecter d’éventuelles anomalies, et plus précisément à diagnostiquer un cancer du sein. Selon un groupe de chercheurs américains, cette radiographie peut aussi être utilisée pour révéler un risque potentiel de maladies cardiovasculaires. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Circulation : Cardiovascular Imaging le 15 mars.
5.059 femmes suivies durant environ six ans
Afin de mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont recruté 5.059 femmes âgées de 60 à 79 ans après que ces dernières aient fait une mammographie dans le cadre d’une campagne de dépistage organisé du cancer du sein entre octobre 2012 et février 2015, en Californie (États-Unis). Les auteurs ont suivi les participantes pendant environ six ans afin de savoir si elles avaient développé une affection cardiovasculaire, telle qu’un AVC, une crise ou une insuffisance cardiaque.
"Dans une précédente étude, portant sur ce même groupe de recherche, nous avons signalé que 26 % des femmes âgées de 60 à 79 ans présentaient des calcifications artérielles mammaires, et que ce pourcentage augmentait avec l'âge pour atteindre plus de la moitié des femmes âgées de 75 à 79 ans", a déclaré Carlos Iribarren, auteur principal de l'étude, dans un communiqué. Pour rappel, une calcification artérielle mammaire est une accumulation de calcium à l’intérieur des artères du sein.
Un risque cardiovasculaire de 51 % pour les participantes présentant des calcifications artérielles mammaires
D’après les résultats, les volontaires qui présentaient des calcifications artérielles mammaires sur leur mammographie avaient 51 % de risque en plus de souffrir d’une maladie cardiaque ou d'avoir un accident vasculaire cérébral par rapport aux femmes qui n’avaient pas de calcifications artérielles mammaires. Les chercheurs ont constaté que la calcification artérielle mammaire était plus fréquente chez les femmes blanches et hispaniques, et moins probable chez les femmes noires et asiatiques.
"Actuellement, ce n'est pas la norme de soins de signaler des calcifications artérielles mammaires visibles sur les mammographies. Certains radiologues incluent cette information dans leurs rapports, mais ce n'est pas obligatoire", a déclaré Carlos Iribarren. "Nous espérons que notre étude encouragera une mise à jour des recommandations relatives à la déclaration des calcifications artérielles mammaires visibles sur les mammographies", a-t-il ajouté.