- Le PDG de l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement reconnaît un lien entre la maladie de Creutzfeldt-Jakob et des accidents en laboratoire, ouvrant la voie à une indemnisation des familles des victimes.
- Cette pathologie, incurable, peut mettre jusqu’à cinquante ans à se déclarer et se traduit par une dégénérescence progressive de l’ensemble du système neuronal accompagnée de fortes douleurs dans le corps.
L’Inrae l’a admis dans un message en interne consulté le 17 mars par l’AFP : il y a un lien entre le développement de la maladie de Creuztfeldt-Jakob, maladie à prions plus connue sous le nom de « maladie de la vache folle » et les accidents de travail d’Emilie Jaumain, l’assistante ingénieure de 33 ans décédée en 2019, décédée après s’étre blessée au cours d’une expérimentation en 2010. En novembre 2021, une autre salariée, une agent retraitée originaire de Toulouse, qui travaillait en contact avec des tissus biologiques infectés par des prions avait également succombé à cette maladie neurodégénérative incurable.
Une avancée majeure
Le conseil d’administration de l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement a voté « à l’unanimité » une résolution faisant « le lien entre le développement de la maladie de Creuztfeldt-Jakob et les accidents du travail, par piqûre ou coupure avec du matériel contaminé », a écrit le PDG Philippe Mauguin dans le courrier consulté par l’AFP.
Une avancée majeure qui va permettre une indemnisation devant la justice administrative et un revirement car l’Inrae prétendait l’inverse « depuis deux ans et demi » a déclaré auprès de l’AFP, l’avocat des proches de la retraitée décédée en novembre dernier. Le PDG a expliqué vouloir « assumer, en tant qu’employeur, le caractère probable de l’origine professionnelle de ces contaminations ».
Une maladie rare
Environ 150 personnes décèdent chaque année en France de la maladie de Creuztfeldt-Jakob (MJC). Cette maladie rare, peut être d’origine sporadique, génétique ou faire suite à une contamination infectieuse.
Dans le cas de l’assistante ingénieure, une publication scientifique avait conclu en 2020 à un lien de causalité : elle l’aurait contracté en se coupant lors de la manipulation de fragments de cerveaux de souris infectées par des prions. La manière dont la retraitée toulousaine, elle, a été infectée par le prion n’a pas encore été déterminée mais son cas a entraîné la décision de suspendre les travaux effectués sur les prions par les laboratoires publics depuis juillet 2021.