- Cette étude fournit une vue d’ensemble alarmante de la violence subie par les enfants et adolescents handicapés dans le monde
- Malgré des avancées et des prises de conscience récentes, il apparaît urgent de multiplier les efforts et les collaborations entre gouvernements pour bannir toute forme de violence envers les enfants d’ici 2030, d’après les Nations Unies
Un ensemble impressionnant d’études conduites entre 1990 et 2020 sur plus de 16 millions d’enfants handicapés, de 0 à 18 ans, venant de 25 pays, publié dans The Lancet Child & Adolescent Health Journal stipule qu’un tiers des enfants et adolescents handicapés ont subi des violences. Un chiffre impressionnant qui pourrait dissimuler une réalité encore plus dramatique, aggravée par la pandémie de Covid 19
Deux fois plus de risque d’en être victime
Dans l’ensemble, les enfants et adolescents handicapés ont deux fois plus de risque d’être victime de violence que les enfants qui ne souffrent pas de handicaps mentaux ou physiques. Ainsi, même si de faible disparités existent - les plus touchés sont les enfants atteints de troubles mentaux et cognitifs (34%) et ceux qui viennent d’un milieu social défavorisé ou d’un pays pauvre ou en voie de développement - la vulnérabilité est bien visible pour tous les enfants handicapés.
Un impact sérieux et durable sur leur santé
Les violences émotionnelles et physiques sont les plus fréquemment rapportées puisqu’elles concernent un enfant et adolescent sur trois. Mais d’autres violences ressortent de l’ensemble des études : un enfant handicapé sur cinq souffre d’un manque de soins et d’attention et un sur dix est victime de violence sexuelle. Toutes ces violences ont un impact considérable sur la santé et le bien-être de ses enfants.
Pris pour cible
Il ressort également un fort taux de harcèlement moral (40%), caractéristique des violences faites aux enfants handicapés. Ils sont d’autant plus vulnérables et pris pour cible qu’ils manquent souvent de moyen de communiquer et de se défendre. Et la situation pourrait être encore plus grave, puisque l’analyse des données est basée sur les rapports entre enfants/adolescents et soignants ou aidants – or la violence peut s’exprimer dans d’autres cas de figures.
La prévalence de la violence pourrait être encore plus importante
A noter aussi que parmi les 98 études, seuls 23 viennent de 7 pays où les revenus sont les moins importants, alors qu’une grande majorité des enfants et adolescents handicapés (94%) vivent dans ces pays où le manque d’informations sur le handicap, la stigmatisation, l’accès difficile à une aide sociale contribuent à élever le taux de violence subie par cette population vulnérable, et que la pandémie de coronavirus a contribué à isoler.