- En France, plus de 63 000 personnes vivent grâce à un organe greffé selon l’agence de la Biomédecine.
- Désormais, pour bénéficier du traitement Evusheld, seul un test antigénique de moins de 72 heures sera nécessaire, alors qu’avant c’était un test PCR obligatoirement.
Dans un communiqué publié ce vendredi 18 mars, la Haute Autorité de Santé (HAS) a élargi l’autorisation d’accès précoce - c’est-à-dire avant d’obtenir une autorisation de mise sur le marché - au traitement préventif contre la Covid-19 appelé Evusheld. Désormais, les patients en chimiothérapie, ceux dialysés (méthode d'épuration du sang) ou encore les adolescents immunodéprimés âgés de 12 ans et plus - et qui pèsent plus de 40 kg - y auront accès. Aussi, les personnes avec des risques cardiovasculaires pourront prendre de l’Evusheld, ce qui n’était pas le cas auparavant. En effet, jusqu’à présent, il n’y avait que les patients immunodéprimés non répondeurs ou non éligibles à la vaccination qui pouvaient en bénéficier.
Des patients immunodéprimés plus à risque
Les personnes immunodéprimées sont principalement celles qui vivent avec un organe greffé, sous dialyse, chimiothérapie ou biothérapie. Leur système immunitaire est affaibli et ne peut plus combattre les agents pathogènes, tels que les virus, les bactéries ou les parasites. Ils répondent aussi peu ou mal à la vaccination et sont donc plus à risque, même vaccinés, de développer une forme grave de la Covid-19.
L’Evusheld n’est pas un substitut à la vaccination…
L’Evusheld est une association de deux anticorps monoclonaux, le tixagévimab et le cilgavimab, qui peut être pris en traitement préventif de la Covid-19 pour prévenir les formes graves. Il est délivré via une injection intramusculaire souvent à l’hôpital mais il peut aussi être administré par une infirmière à domicile. "Ce traitement n’est pas destiné à être utilisé comme substitut de la vaccination et (il) ne dispense pas les patients et leurs proches du respect des mesures barrières, rappelle la HAS dans son communiqué. Le port du masque leur est fortement recommandé dans les lieux de promiscuité importante, dans les lieux où le respect des gestes barrières est limité ainsi que dans les lieux clos mal aérés."
…mais peut protéger les patients dans un contexte de levée des restrictions
Depuis ce lundi 14 mars, un grand nombre de restrictions sanitaires liées à la Covid-19 ont été levées. Fin du port du masque dans les lieux clos, fin du pass vaccinal - et sanitaire - dans beaucoup d’endroits…. Autant d’allégements que redoutent les patients immunodéprimés et ce, d’autant plus qu’il y a une reprise de l’épidémie. Selon les derniers chiffres disponibles, sur une semaine, le nombre moyen de nouveaux cas confirmés quotidiens a augmenté de plus de 33 %, pour s’établir à 72 931 cas positifs par jour.
Des patients mal informés sur ces traitements
Pour protéger ces personnes immunodéprimées, qui ne sont souvent pas suffisamment protégées par la vaccination, le traitement Evusheld peut donc être une très bonne solution car il peut être pris en préventif, c’est-à-dire avant d’être malade, et protégerait contre les formes graves de la maladie. Pourtant, actuellement, seuls 16 000 patients immunodéprimés en auraient reçu. Une proportion encore très faible comparativement aux plus de 100 000 patients immunodéprimés qui vivent en France. "Les patients sont mal informés, les soignants aussi et (il y a) des médecins qui refusent de prescrire ce traitement préventif, explique Magali Leo, responsable du Pôle plaidoyer de Renaloo, association de patients atteints de maladie rénales au quotidien 20 Minutes. Pourtant, les pouvoirs publics ont mis en œuvre les canaux d’information sur ces traitements. Mais on aurait aimé un message ferme du ministre en direction des médecins sur cette urgence à prescrire l’Evusheld." Ainsi, l’élargissement de l’autorisation d’accès précoce au Evusheld pourraient donc changer les choses… Et protéger davantage de patients immunodéprimés.