Allez-vous tomber malade si vous touchez le même objet qu'une personne contaminée à la Covid-19 ? Si cette idée est largement admise depuis le début de la pandémie, des chercheurs américains de l'université de l'Utah la remettent toutefois en question.
Selon leur étude publiée en février dernier dans la revue ACS Central Science, c'est une protéine produite par nos muqueuses qui permettrait cette action protectrice. La protéine en question est la mucine, sécrétée naturellement par nos muqueuses. Elle a pour rôle de fixer les agents pathogènes dans une sorte d'enveloppe visqueuse appelée la glycane, qui correspond à une molécule composée (entre autres) de glucose et qui piège les agents pathogènes.
Or, lorsque des postillons sont expulsés sur des tables, bureaux, poignées de porte ou autres objets du quotidien, l'eau qu'ils contiennent s'évapore et la protection de la mucine contre les agents pathogènes du coronavirus se renforce. "Les mucines sont intimement liées à la transmission virale. Les particules chargées de mucine et de virus peuvent être expulsées de la bouche et du nez pour infecter ensuite d'autres personnes. Les virus doivent également traverser la couche de mucus avant de pénétrer dans les cellules et de se répliquer", expliquent les auteurs de l'étude.
Des risques bien plus faibles qu'on ne le pensait
Ces derniers ont réalisé des travaux sur des espèces bovines porteuses du SARS-CoV-2. L'objectif était d'étudier les scénarios de transmission par surface et par contact direct pour déterminer leur dépendance vis-à-vis des mucines et de leur structure. "Nous avons découvert que les mucines bovines pouvaient inhiber l'infection des cellules vivantes de manière dépendante de la concentration et des glycanes", précisent les scientifiques.
En d'autres termes, cela signifie que les risques de contracter la Covid-19 après avoir touché une surface contaminée par le virus seraient faibles. Du moins si l'on se fie à cette étude !