Les progrès de la médecine ont permis à un plus grand nombre de prématurés de survivre dans de meilleures conditions mais un plus grand nombre d’enfants présente des troubles de l’apprentissage. Alors que se tiennent aujourd’hui les Etats généraux de la prématurité, ce constat s’impose aux familles et aux médecins.
Chaque année en France, 60 000 enfants naissent avant terme. Mais 10 000 d’entre eux voient le jour avant la 32ème semaine de grossesse. « Ces grands prématurés, explique le Figaro, nécessitent une prise en charge spéciale dans des services de néonatalogie mais également bien après le retour à la maison, pour une grande partie d’entre eux. »
Dès le début de l’histoire, les futurs parents son confrontés à des inégalités territoriales. « Est-ce acceptable de voir les chances de survie et de développement de son enfant varier d’un département à un autre, d’une maternité à une autre ? », demande Charlotte Cordier, présidente du Collectif prématurité, directrice de l’association SOS Préma et à l’origine de ces rencontres.
Si à 8 ans, 95 % des grands prématurés sont scolarisés, leur parcours, celui de la famille, sont le plus souvent semés d’embûches. A cinq ans, note la journaliste, 4 grands prématurés sur 10 présentent des déficiences motrices, sensorielles ou cognitives qui nécessitent une prise en charge spécialisée. Le risque de séquelle est 4 fois plus important chez des grands prématurés que chez les enfants nés à terme mais, relativise le Dr Pierre Yves Ancel, coordonnateur de l’étude Epipage 2 (1), seulement 5 % de ces déficiences sont graves.
A condition que l’enfant soit intégré dans un parcours de soins pluridisciplinaire. Ce qui n’est pas possible partout. A ces disparités géographiques s’ajoutent d’autres inégalités. Le niveau socio-économique est déterminant. Déjà, le taux de prématurés est deux fois moins important parmi les femmes cadres (3,7 %) que dans les catégories ouvrières et employées (6 à 8 %), relève le journal. Les femmes aux revenus faibles ont tendance à déclarer plus tardivement leur grossesse, à moins suivre les consultations prénatales et à moins accoucher dans des maternités de niveau 3. Autant de raisons qui conduisent les acteurs réunis ce jour à l’Assemblée nationale à demander la mise en place d’un plan prématurité.