Comme chaque année, le Sidaction se mobilise pendant trois jours, du vendredi 25 au dimanche 27 mars, afin de sensibiliser les citoyens et de récolter des fonds dans la lutte contre le VIH. Récemment, l’association a publié les résultats d’un nouveau sondage réalisé par l’Ifop auprès des 15-24 ans.
Moins d’un sondé sur deux s’estime bien informé
En 2022, 69% des jeunes Français s’estiment bien informés sur la question du VIH/sida. En 2020, ils étaient 74%, ce qui totalise une chute de 5 points. "Le sentiment d’information chez les 15-24 ans a diminué depuis le début de pandémie et à ce jour, nous n’avons pas retrouvé le niveau de l’avant-covid. Comme si la pandémie avait occulté les connaissances sur le VIH/sida", s’inquiète Florence Thune, directrice générale de Sidaction.
A titre d’exemple, moins d’un sondé sur deux s’estime bien informé sur les lieux où aller se faire dépister du VIH/sida. Un chiffre en chute libre depuis février 2019. "Malgré l’habitude du dépistage acquise avec la Covid, ce dernier ne semble pas être devenu un réflexe pour le VIH, alors qu’il constitue un outil indispensable de la prévention", poursuit Florence Thune. Seuls 48% des jeunes interrogés connaissent l’existence d’un traitement d’urgence (TPE) si un risque est encouru, et la moitié des sondés ne savent pas qu’une personne séropositive sous traitement ayant une charge virale indétectable ne transmet pas le virus.
"Le VIH s’éloigne des préoccupations des jeunes"
Les idées reçues et fausses informations liées au VIH/sida continuent par ailleurs à prospérer : 23% des jeunes pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive et encore 19 % des personnes sondées pensent que la pilule contraceptive d’urgence protège du VIH. "Le VIH s’éloigne des préoccupations des jeunes car il est invisibilisé, et ce depuis plusieurs années. 16% des personnes interrogées déclarent d’ailleurs ne pas aller chercher d’information sur le virus du sida, soit une hausse de 7 points en 2 ans", explique Frédéric Dabi, directeur général Opinion du Groupe Ifop.
D’autre part, la banalisation de la question du VIH/sida se confirme. 37% des jeunes interrogés indiquent ne pas en avoir peur, 40% pensent à tort que les contaminations baissent chez les jeunes et la moitié des sondés jugent que les personnes vivant avec le VIH ne subissent aucune discrimination.
"Il reste encore beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire. Trois séances d’éducation à la sexualité par an sont obligatoires selon les textes, mais dans la pratique leur mise en place est insuffisante", déplore Florence Thune. "Il est urgent de reprendre les actions de prévention et de sensibilisation au VIH/sida et à la santé sexuelle auprès des 15-24 ans", conclut l’association.