Malgré la levée des restrictions sanitaires, le virus de la Covid-19 continue de circuler en France. Des scientifiques réfléchissent à des stratégies pour promouvoir la vaccination auprès des personnes récalcitrantes. Jusqu’ici, la vaccination en anneau était privilégiée en France : elle consiste à vacciner les cas contacts avérés, et les cas contacts de ceux-ci. Dans Nature Communications, une équipe de l’Inserm démontre qu’un autre outil vaccinal est efficace : la vaccination réactive. Elle promeut la vaccination de tout l’entourage d’une personne contaminée : les personnes vivant avec elle, ainsi que tous ses collègues ou camarades de classe.
Maintenir les efforts pour lutter contre la Covid-19
Si la couverture vaccinale est importante en France, les auteurs estiment qu’il est important de continuer à inciter les personnes non-vaccinées à recevoir les doses nécessaires. "Les efforts pour contrer l’épidémie doivent être maintenus car dans un contexte de circulation virale toujours élevée et de levée des restrictions sanitaires, la reprise épidémique n’est pas encore exclue, et, avec elle, l’apparition de variants plus contagieux", expliquent-ils dans un communiqué. Pour tester les effets d’une stratégie de vaccination réactive, ils se sont appuyés sur des données de l’Insee. Cela leur a permis de créer un modèle statistique en appliquant différents scénarii épidémiques.
L’exposition au virus, un argument efficace pour la vaccination
Selon les chercheurs, dans la plupart des cas, avec un même nombre de doses de vaccins, une stratégie réactive est plus efficace que d’autres stratégies de vaccination pour réduire le nombre de cas de Covid-19. Dans un contexte où la couverture vaccinale est d’environ 45 % et où la circulation virale est élevée, la réduction du nombre de cas sur une période de deux mois passe de 10 à 16 %, si on compare un programme de vaccination de masse avec un programme où la vaccination réactive est mise en place en parallèle à la vaccination de masse. Ils soulignent toutefois que cette stratégie est moins efficace lorsque la couverture vaccinale est élevée, car une grande partie de l’entourage des personnes contaminées est déjà vaccinée, mais elle demeure pertinente d’après leurs conclusions. "Une telle approche aurait quand même le bénéfice d’atteindre les personnes qui ne seraient pas encore vaccinées et de les convaincre plus facilement de l’utilité du vaccin, expliquent les auteurs. En effet, le fait d’avoir été exposé au virus augmente la perception des risques et tend à rendre la vaccination plus acceptable." Les scientifiques estiment que cette stratégie pourrait être utilisée, dans le cas où un nouveau variant émergeait et nécessitait éventuellement de nouvelles doses de rappel.