Au Royaume-Uni, plus d'une personne sur deux (52%) ayant déclaré à son médecin des signes de déclin cognitif à partir de 65 ans risque de développer dans les trois ans qui suivent une démence. Et pour les patients qui évoquent simplement des pertes de mémoire, le risque de démence trois ans plus tard est encore de 46%. C'est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs du Collège Universitaire de Londres publiée dans Clinical Epidemiology. Mais le chiffre le plus impressionnant qui ressort de ces travaux, c'est que l'incidence du déclin cognitif a plus que doublé entre 2009 et 2018.
En 2018, trois cas de déclin cognitif pour 1 000 personnes observées
Les scientifiques ont analysé les données de plus de 1,3 millions de personnes âgées de 65 à 99 ans recueillies entre 2009 et 2018. Parmi elles, près de 56 000 avaient évoqué des problèmes de mémoire auprès de leur médecin et près de 15 000 des signes de déclin cognitif. Le premier enseignement des travaux menés a été de constater qu'en 2009, pour 1 000 personnes observées, un nouveau cas de déclin cognitif était enregistré. En 2018, cette proportion était passée à 3 pour 1 000.
"Cette étude qui montre que l'incidence du déclin cognitif a doublé en moins de 10 ans jette un nouvel éclairage sur la prévalence de ces problèmes pari la génération plus âgée au Royaume-Uni et sur la probabilité que ces symptômes évoluent vers un diagnostic de démence", souligne Brenda Hallan, auteur principal.
La prédiction d'un risque élevé de démence
L'autre enseignement de ces travaux, c'est que "les problèmes de mémoire et de déclin cognitif ne sont pas seulement des symptômes caractéristiques de la démence mais qu'ils prédisent aussi un risque élevé de développer une démence", ajoute Brendan Hallan en expliquant l'importance d'identification de ces symptômes par les médecins généralistes afin de permettre un diagnostic plus rapide de la démence.