A la veille de leur match contre l'Australie, les joueurs de l'équipe de France de football seront peut-être intéressés par cet article ! Des études menées par des chercheurs suédois de l'Académie Sahlgrenska (Göteborg), avec le soutien de la fédération internationale de football (FIFA), ont en effet permis de décrypter à quel moment d'une rencontre les footballeurs se blessent le plus. Des résultats inédits qui seront publiés d'ici quelques jours dans le célèbre British Journal of Sports Medicine.
Mener au score expose à un risque de blessures accru
Pour parvenir à déterminier les moments les plus délicats pour les organismes de nos joueurs préférés, ces scientifiques suédois ont analysé les blessures contractées par les footballeurs en 2002 , 2006 et 2010, lors des trois dernières coupes du monde de football. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats rapportés ont de quoi surprendre.
Première conclusion des chercheurs, la fréquence des blessures varierait selon que l'équipe gagne ou perd. Les joueurs de l'équipe qui mènent au score seraient ainsi plus à risque de blessure. « Cela est dû en partie au fait qu'une équipe qui perd commence à jouer de façon plus agressive », explique Jaakko Ryynänen, principal auteur de l'étude.
Les buteurs se blessent davantage
Ensuite, l'équipe suédoise souligne aussi l'importance du poste occupé par le joueur. Et les attaquants de l'équipe de France ont du soucis à se faire, car le risque de blessures est plus grand chez les buteurs. Lors des compétitions internationales, les résultats de chaque match sont très importants. L'enjeu de ces rencontres accentue encore le rôle des attaquants, et fait peser sur les buteurs une pression plus importante. « En se transcendant pour marquer à tout prix, ils augmentent leur risque de blessure », analyse Jaakko Ryynänen.
Les temps de pause augmente la fréquence des blessures
Plus surprenant, la fréquence des blessures augmente dans les cinq minutes qui suivent la sortie d'une carton jaune ou rouge par l'arbitre. Les chercheurs indiquent que les joueurs perdent leur concentration lors de ces périodes de pause qui perturbent une rencontre. « Après ces moments où l'excitation est encore optimale, les sportifs sont moins vigilants et de fait, ils se blesseraient plus », confie Jaakko Ryynänen.
Par ailleurs, le nombre de blessures augmenterait aussi lorsque le nombre de jours de récupération entre deux matchs est élévé. C'est sans doute le résultat qui à le plus surpris les chercheurs.
« Le fait que le risque de blessures augmente lors des temps de récupération plus longs, nous a surpris. Notre conclusion est que les équipes qui sont restées au repos longtemps joueraient le match d'après à un niveau d' intensité plus élévé. Ce surplus d'énergie après un repos prolongé peut mettre les organsimes à rude épreuve. »
Des nouvelles règles sont envisagées
Selon Jaakko Ryynänen, ces études sont importantes afin de pouvoir à l'avenir mieux prévenir les blessures. Parmi les mesures préventives possibles, Jaakko Ryynänen évoque la possibilité pour l'arbitre d'envoyer temporairement sur la touche un joueur au comportement agressif. « C'est déjà le cas au hockey sur glace par exemple », conclut-il.