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Alimentation

La moitié des fruits et des légumes que nous mangeons sont contaminés par des pesticides toxiques

Par Diane Cacciarella

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir révèle que plus de 50 % des fruits et des légumes issus de l’agriculture conventionnelle ont des traces de substances pouvant être dangereuses pour la santé.

AlexRaths/istock
Les aliments bio sont moins contaminés par des pesticides inquiétants pour la santé. La plupart du temps, cela serait dû à la pollution généralisée de l’environnement.
L’UFC-Que Choisir plaide pour que les procédures d’autorisation des pesticides soient revues par les autorités pour être plus strictes.

C’est une étude à laquelle vous penserez la prochaine fois que vous allez faire vos courses. Selon l’association de consommateurs UFC Que-Choisir, plus de la moitié des fruits et légumes qui viennent de l’agriculture conventionnelle portent au moins une substance potentiellement dangereuse : des perturbateurs endocriniens ou des pesticides suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction (qui altère la fertilité ou la santé de la descendance) ou l’ADN.

150 substances toxiques pour la santé

"Parmi les aliments les plus contaminés, on trouve les pommes (80 % des échantillons) où l’on détecte fréquemment du fludioxonil (48 % des échantillons), un fongicide suspecté d’être un perturbateur endocrinien, ou encore la quasi-totalité des cerises (92 % des échantillons) notamment contaminées en phosmet (47 % des échantillons), un insecticide suspecté par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (Aesa) d’être toxique pour la fonction reproductrice", explique l’UFC Que Choisir. 

Pour parvenir à ces résultats, l’UFC-Que Choisir s’est basé sur des analyses faites en 2019 sur plus de 14.000 aliments présents sur le marché français. Bilan : plus de 150 substances à risque, c’est-à-dire mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens ou encore cancérogènes, sont présentes dans notre alimentation. Parmi elles, il y avait aussi le glyphosate, un produit chimique présent dans différents herbicides pour éliminer les plantes indésirables. 

Selon l’association, 27,4 % des pomélos analysés contiennent du pyriproxyfène. Cette substance est "fortement suspectée d’être un perturbateur endocrinien et d’avoir contribué à des malformations de la tête et du cerveau observées au Brésil". Ainsi, les aliments d’origine végétale que nous ingérons quotidiennement ne seraient pas bons pour notre santé. En cause, toujours d’après l’UFC-Que Choisir, les nombreuses failles dans la réglementation européenne.

Manger des aliments bio 

Le thiaclopride a par exemple été retrouvé dans certains produits de notre alimentation. Il s’agit d’un insecticide est reconnu, par l’Agence européenne des produits toxiques depuis 2015, comme toxique pour la reproduction. Il est interdit en France depuis 2018 et en Europe depuis 2020. Mais avec le système de "dérogations", certains pays comme l’Estonie, l’Autriche et la Finlande ont continué à utiliser du thiaclopride en 2021 malgré l’interdiction. 

Mais alors que manger ? L’UFC-Que Choisir conseille d’opter pour des aliments bio, qui représentaient 700 aliments sur les 14.000 analysés. Ces derniers sont contaminés par des pesticides à risque mais "en moyenne quatre fois moins souvent". Il existe environ soixante pesticides naturels autorisés pour les aliments bio. Parmi eux, seule l’huile de neem est potentiellement dangereuse pour la santé, mais cette substance n’a pas été retrouvée dans les aliments analysés en 2019.