- Un lien entre la pollution sonore et le risque de faire une crise cardiaque a été établi.
- 5 % des hospitalisations pour crise cardiaque étaient attribuables à des niveaux sonores élevés.
16.000. C'est le nombre d'adultes hospitalisées en 2018 dans le New Jersey (États-Unis) à la suite d'une crise cardiaque. Des chercheurs de l'université américaine Rutgers Robert Wood Johnson Medical School ont décidé de recruter ces patients afin de déterminer dans quelle mesure les bruits de transport pouvaient avoir favorisé la survenue de leur infarctus.
Dans le cadre de leur étude présentée lors de la 71ème session de l'American College of Cardiology, les scientifiques ont divisé les participants en plusieurs groupes pour différencier ceux qui étaient exposés aux niveaux de pollution sonore les plus élevés (plus de 65 décibels au cours de la journée) et ceux qui étaient les moins exposés au bruit (une moyenne quotidienne de moins de 50 décibels). Les niveaux de bruit ont été calculés en moyenne sur la journée, afin de prendre en compte les sons liés au passage de camions, de trains ou d'avions et les moments d'accalmie dans une zone précise.
Environ une crise cardiaque sur 20 serait associée à la pollution sonore
D'après les résultats, 5 % des hospitalisations pour crise cardiaque étaient attribuables à des niveaux sonores élevés dans l'État du New Jersey, où a été réalisé la recherche. Le taux de crise cardiaque était 72 % plus élevé dans les endroits où l'exposition au bruit des transports est importante. Les auteurs des travaux ont décompté 3.336 crises cardiaques (pour 100 000 personnes), contre 1 938 dans les zones plus calmes. Au vu de ces résultats, les chercheurs en déduisent que l'exposition élevée au bruit est responsable d'environ une crise cardiaque sur 20 dans cet état américain.
Bien que l'étude ne se soit pas penché sur les mécanismes biologiques à l'origine de cette association, les auteurs des travaux supposent que le bruit serait à l'origine d'un stress chronique, pouvant entraîner des perturbations du sommeil et des troubles émotionnels (anxiété, dépression) et impacter la santé cardiovasculaire.
L'augmentation du risque d'infarctus n'est malheureusement pas le seul effet délétère de la pollution sonore pour notre santé. Des études antérieures ont également associé l'exposition prolongée au bruit de la circulation routière à des risques de surdité et de démence. Tout comme pour le risque d'infarctus, ces effets néfastes semblent tous avoir un facteur commun : le stress.