2021 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. La situation ne devrait pas s’améliorer, selon les projections des scientifiques, la température sur terre devrait augmenter de 1,5°C d’ici à 2040, en comparaison à l’ère pré-industrielle. Le changement climatique a des conséquences sur la biodiversité, mais aussi sur la santé humaine. Dans la revue spécialisée BMJ Open, des scientifiques constatent que la hausse des températures nocturnes pourrait conduire à une augmentation de la mortalité des hommes.
Juin et juillet, des mois sensibles aux canicules
Ils ont étudié les données de l'Office for National Statistics, l’organisme britannique de créations de statistiques, sur les décès d'adultes liés à des pathologies cardiovasculaires pour les mois de juin et juillet de chaque année entre 2001 et 2015, en Angleterre et au Pays de Galles. Ils se sont intéressés à ces deux mois car les vagues de chaleur sont plus fréquentes et plus intenses à cette période au Royaume-Uni. Ils ont également recueilli des données officielles américaines dans des régions similaires d’un point de vue climatique. De plus, ils ont examiné les données météorologiques officielles du Royaume-Uni et des États-Unis.
Les hommes de plus de 60 ans particulièrement concernés
Selon leurs résultats, entre 2001 et 2015, plus de 40 000 décès par maladies cardiovasculaire ont été enregistrés, dont 68,9% concernaient des hommes. En Angleterre et au Pays de Galles, après prise en compte de certaines variables, une augmentation de 1°C de la température nocturne estivale habituelle était associée à une augmentation de 3,1 % du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire chez les hommes âgés de 60 à 64 ans. Ce constat n’était pas valable pour les hommes plus âgés ni femmes, quel que soit leur âge. Dans les régions américaines, une augmentation de 1°C était associée à une hausse de 4,8 % du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire chez les personnes âgées de 65 ans et moins.
La crainte de vagues de chaleur plus nombreuses
D’un point de vue global, les décès liés à ces pathologies ont diminué ces quinze dernières années, grâce à une meilleure prise en charge et à des campagnes de prévention plus importantes. Mais les auteurs constatent que le risque persiste, malgré cette amélioration, probablement à cause des canicules. "C'est inquiétant, estiment les auteurs, car ces dernières années, les régions comme celles étudiées ont connu une augmentation de l'intensité de la chaleur estivale la nuit, plutôt que le jour." Et cela ne devrait pas s’améliorer. Selon des données de Météo France, parues en 2020, les vagues de chaleur devraient être encore plus nombreuses dans les années à venir. D’ici 2050, elles devraient être deux fois plus fréquentes en comparaison à la période 1976-2005.