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Essai clinique

Cancer du sein HER2 + métastatique : une association de traitements améliore la survie globale

Par Camille Sabourin

Une nouvelle association de traitements a donné des résultats prometteurs en termes de survie dans le cancer du sein HER2+.

ThitareeSarmkasat/iStock

C'est un essai clinique porteur d'espoir pour les patientes atteintes d'un cancer du sein HER2+ : selon le New England Journal of Medicinel'association trastuzumab-deruxtecan augmenterait significativement la survie sans progression de la maladie par rapport aux traitements habituels reposant sur le trastuzumab-emtansine. La réduction du risque de progression de ce cancer atteindrait 70%.

Actuellement, environ 20% des cancers du sein diagnostiqués sur-expriment le récepteur HER2. Ces récepteurs HER2 à la surface des cellules malignes leur permettent de profiter d'une vascularisation très rapide et empêche leur mort cellulaire programmée, ce qui fait de ce cancer un des plus difficiles à traiter. La prise en charge en phase métastatique repose sur une association de chimiothérapie par Taxane et double blocage HER2 (Pertuzumab-Trastuzumab), suivie du Trastuzumab Emtansine (TDM1), dont les données de survie sans progression sont de 9.6 mois et 30 mois pour la survie globale.

Augmentation importante de la survie sans progression

Cet essai a été mené sur 524 patientes dont un groupe a été traité par le trastuzumab-deruxtecan. En pratique, entre Juin 2018 et Juin 2020, ces patientes présentant un cancer du sein HER2 surexprimé, métastatique en phase avancée ou évoluant ou récidivant à moins de 6 mois d’un traitement néo/adjuvant, ont été randomisées selon le schéma suivant : 261 ont été suivies dans le bras Trastuzumab Deruxtecan et 263 dans le bras Trastuzumab Emtansine. 

Le critère de jugement principal était la survie sans progression, définie en aveugle par un comité indépendant, les critères de jugement secondaire la survie globale, le taux de réponse objective, et la tolérance.

Au sein du groupe trastuzumab-deruxtecan, 75 % des patientes ont bénéficié d'une survie sans progression de la maladie à 12 mois, contre seulement 38 % de celles traitées par trastuzumab-emtansine. La survie globale est aussi meilleure avec le trastuzumab-deruxtecan : 94,1 % des patientes étaient encore en vie 12 mois après ce traitement contre 85,9 %.

Le potentiel thérapeutique de ce nouveau traitement est donc confirmé par cette étude. Le seul élément moins positif réside dans un taux plus important des réductions de dose ou d’arrêt de traitement pour toxicité dans le groupe trastuzumab-deruxtecan.