Six heures pour les petits dormeurs et jusqu’à dix heures pour ceux qui ont le plus besoin de sommeil. Selon l’Assurance maladie, les besoins sont variables d’une personne à l’autre et la quantité nécessaire a tendance à diminuer avec l’âge. Il est donc très important de s’écouter et comprendre, au fur et à mesure des années, dans quelle catégorie vous vous placez afin de pouvoir couvrir vos besoins de sommeil…
Parce que, si vous en manquez, les conséquences sur la santé peuvent être importantes : concentration plus difficile, troubles de la mémoire, baisse du moral et de l’immunité, dépression, augmentation du risque de développer du diabète ou des maladies cardiovasculaires… Et, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of the American College of Cardiology, une probabilité plus importante de stocker de mauvaises graisses au niveau abdominal.
Un groupe pouvait dormir, l’autre était restreint
Les travaux des scientifiques se sont déroulés en deux sessions de 21 jours. Lors de la première, les 12 participants ont été répartis en deux groupes : dans le premier, ils pouvaient dormir neuf heures par nuit, dans l’autre les chercheurs limitaient leur quantité de sommeil, c’est-à-dire neuf heures pendant les quatre premiers jours puis le reste du temps seulement quatre heures par nuit.
Trois mois plus tard, la seconde session était la même à la différence que les groupes ont été intervertis. À chaque fois, tous les participants avaient accès à de la nourriture en quantité illimitée. Le but était de voir s’il y avait une corrélation entre la quantité de sommeil et la faim, l’apport calorique, la dépense d’énergie, le poids et la répartition des graisses, notamment au niveau abdominal.
300 calories de plus par jour quand on manque de sommeil
Résultats : pendant la période de privation de sommeil, les participants ont en moyenne consommé 300 calories de plus par jour. Celles-ci étaient composées d’environ 13% de protéines en plus et 17 % de matières grasses supplémentaires, comparativement à leur alimentation durant les quatre premiers jours, quand ils pouvaient dormir neuf heures par nuit.
Autre observation des chercheurs : il y avait une augmentation de la consommation de nourriture lors des premiers jours de la privation de sommeil mais elle diminuait progressivement par la suite jusqu’à revenir à celle enregistrée au début de l’expérience. Enfin, lors des deux sessions, les dépenses énergétiques du groupe privé de sommeil sont restées les mêmes.
11% de graisse viscérale en plus
"L'accumulation de graisse viscérale (située dans l'abdomen, sous les muscles de la paroi abdominale) n'a été détectée que par tomodensitométrie (un examen radiologique) et n’était pas visible physiquement et ce, d'autant plus que l'augmentation de poids était assez faible, seulement environ une livre (soit environ 0,45 kilogrammes), explique Naima Covassin, l’une des autrices. Si l’on ne mesurait que le poids, ce serait rassurant mais biaisé en ce qui concerne les conséquences du manque de sommeil sur la santé". En effet, à chaque session, les chercheurs ont mesuré une augmentation de 9% de la graisse abdominale totale et de 11% de celle viscérale chez les participants privés de sommeil, comparativement à ceux qui dormaient neuf heures par nuit.
Un phénomène aussi présent chez les jeunes
"Nos résultats montrent que le manque de sommeil, même chez les personnes jeunes, en bonne santé et relativement maigres, est associé à une augmentation de l'apport calorique, à une très faible augmentation de poids et à une augmentation significative de l'accumulation de graisse à l'intérieur du ventre", explique Virend Somers, l’un des auteurs. Selon lui, il est important de sensibiliser les personnes qui ont des troubles du sommeil à ces risques de façon à ce qu’ils puissent adapter leur comportement comme, par exemple, manger équilibré et faire plus d’activité physique.