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Santé publique

État des lieux des conduites à risques chez les adolescents

Par Diane Cacciarella

Une enquête menée sur vingt ans dresse un état des lieux des comportements des adolescents face aux conduites à risque. 

Ridofranz/istock
La pratique des jeux d’argent et de hasard a plus augmenté chez les apprentis et les jeunes déscolarisés ou en emploi entre 2011 et 2017 que chez les adolescents scolarisés.
En 2019, environ 450 000 fumeurs quotidiens en France métropolitaine n’avaient pas encore 18 ans, soit l’âge légal d’achat autorisé.

Chicha, cigarette classique ou électronique, drogues, alcool… en 20 ans, les réponses de plus de 200 000 adolescents de 17 ans sur ces thématiques ont été enregistrées dans le cadre de la première enquête sur la santé et les comportements au cours de l’appel de préparation à la défense (ESCAPAD) commencée en 2000 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Leur rapport sur les vingt dernières années vient d’être rendu public.

Augmentation des alcoolisation ponctuelles importantes

Premier enseignement, il y a eu une double tendance concernant le rapport des adolescents à l’alcool. D’un côté, la part de ceux qui n’en ont jamais bu augmente pour diverses raisons : préserver sa santé, considérations religieuses ou encore philosophiques, modifications du comportement des parents qui boivent moins que les générations précédentes. En revanche, il y a une progression des alcoolisations ponctuelles importantes. Elles sont généralement perçues comme inoffensives par les adolescents alors qu’en réalité, elles peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé des jeunes, notamment le développement de leur cerveau. 

La cigarette n’attire plus les adolescents

Bonne nouvelle : il y a de moins en moins de fumeurs de cigarettes chez les adolescents. Selon le rapport, “cette dynamique apparaît durable du fait de l’apparition de nouvelles générations de plus en plus souvent abstinentes, qui pourrait laisser présager une “disparition” du tabagisme à l’adolescence dans les années à venir”. Néanmoins, les jeunes s’adonnent désormais à de nouvelles pratiques comme la cigarette électronique ou la chicha… Des pratiques difficiles à quantifier selon l’OFDT car elles ne peuvent être compter en unité par personne, à l’instar de l’alcool ou des cigarettes classiques. Lors de ses prochains travaux, l’instance souhaite comptabiliser ces pratiques. 

Plus d’adolescents consommateurs de cannabis avec un usage problématique

Pour le cannabis, une double tendance a également été observée lors de cette enquête. D’une part, il y a une baisse de la consommation de ce stupéfiant chez les adolescents en général. Mais, depuis 2011, la proportion de ceux présentant un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance augmente. Dans le détail, 7,4 % de l’ensemble des jeunes de 17 ans avaient un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance au cannabis en 2018.

Les autres drogues en baisse

L’expérimentation des substances illicites autres que le cannabis est difficile à estimer avec précision parce qu’elles sont généralement peu diffusées en population adolescente : 93 % des adolescents n’en ont jamais pris et n’en prendront probablement jamais”, estiment les auteurs de ce rapport. 

Les jeux d’argent et de hasard toujours prisés des adolescents. 

Autre nouvelle pratique étudiée par l’enquête : les jeux d’argent et de hasard (JAH). Ainsi, bien que ceux-ci soient interdits aux mineurs, ils restent tout de même pratiqués. Ainsi, en 2017, près de quatre jeunes sur dix avaient fait au moins une activité de JAH au cours des douze derniers mois, soit un niveau équivalent à celui enregistré en 2011. D’autre part, ces pratiques concernent davantage le sexe masculin, notamment en raison des paris sportifs. “La pratique des garçons (a) augmenté, tandis que celle des filles n’a pas changé significativement : respectivement de 45,1 % à 47,1 % entre 2011 et 2017 pour les garçons et de 32,7 % à 30,5 % chez les filles”, selon le rapport. Enfin, dernière observation : les JAH se font désormais plus sur internet, ce qui rend la pratique peut-être plus accessible.