C'est une étude qui va sans doute faire parler. Parce qu'elle aborde un sujet polémique, celui de la dangerosité potentielle des ondes de la téléphonie mobile, et surtout parce qu'elle présente des conclusions qui ne vont pas dans le sens d'autres travaux sur le même sujet. Si l'on en croit le Journal of National Cancer Institute (JNCI) qui publie une recherche menée par des universitaires d'Oxford, l'utilisation d'un téléphone mobile ne pourrait pas provoquer de tumeur au cerveau.
20 minutes d'utilisation par semaine
Selon cette étude qui a porté sur près de 800 000 femmes nées entre 1935 et 1950 et interrogées sur leurs données de santé et leurs habitudes en matière d'utilisation du téléphone mobile une première fois en 2001 et une deuxième fois en 2011, le risque de développer une tumeur au cerveau par rapport à des personnes n'utilisant jamais de téléphone mobile serait "statistiquement insignifiant". Cela sur une durée de 10 ans et pour des utilisatrices parlant au moins 20 minutes par semaine.
Voilà qui vient sinon contredire en tout cas atténuer l'effet de la position sur ce sujet du Centre International de recherche sur le cancer (une structure sui dépend de l'OMS). Alors que des chercheurs britanniques avaient observé en 2011 une augmentation de 39% des tumeurs cérébrales sur les vingt dernières années, le CIRC avait affirmé que l'utilisation de plus en plus courante des téléphones mobiles pourrait en être une des causes possibles et classé les champs électromagnétiques radiofréquences comme "probablement cancérogènes".
D'autres études moins rassurantes
"L'utilisation de ces téléphones dans des conditions modérées n'augmente pas le risque de tumeur cérébrale", réplique aujourd'hui Kirstin Pirtie, co-auteur de l'étude du JNCI. Une certitude qui ne sera pas forcément partagée. Ni par les associations qui s'inquiètent actuellement d'éventuelles conséquences sur la santé du déploiement du réseau 5G. Et encore moins par d'autres scientifiques, comme par exemple ces universitaires de Berkeley en Californie qui soulignaient en juillet 2021 un risque de développer des tumeurs augmenté de 60% pour ceux qui utilisent leur téléphone 17 minutes par jour. Certes cette durée d'utilisation est très supérieure à celle retenue par l'étude des chercheurs d'Oxford, mais cette augmentation, du risque apparait considérable !
Pour aboutir à ce résultat beaucoup plus inquiétant, les scientifiques de Berkeley expliquaient que les interférences entre les signaux de téléphonie mobile et les mécanismes cellulaires provoquaient la création de de "protéines de stress" capables de causer des dommages à l'ADN, des conclusions reposant sur l'analyse de plus de 40 études menées dans différents pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, le Japon ou la Nouvelle Zélande.