Dans une nouvelle étude publiée dans Evolutionary Psychology, des chercheurs avancent que les psychopathes ne seraient pas forcément des malades mentaux, mais plutôt le fruit d’une évolution naturelle.
Méta-analyse
"La psychopathie a été conceptualisée comme un trouble mental, mais il existe de plus en plus de preuves qu'elle pourrait plutôt être une stratégie alternative et adaptative" du développement, écrivent-ils en préambule.
Pour tenter d’y voir plus clair, les scientifiques ont compilé et recoupé seize anciennes études qui associaient la psychopathie au fait d'être gaucher (une caractéristique physique longtemps diabolisée, NDLR). "Nous avons méta-analysé 16 études qui ont examiné l'association entre la psychopathie et le fait d’être gaucher au sein de diverses populations. Bilan : il n'y avait pas de variation du taux de gauchers entre les participants à haut et à bas niveau de psychopathie. Idem concernant les délinquants psychopathes et non psychopathes", rapportent-ils.
Survivre dans un monde hostile
Pour eux, les traits de personnalité qui caractérisent les psychopathes - agressivité, insensibilité, incapacité à éprouver des remords- se seraient donc développés pour aider les êtres humains à survivre dans un monde hostile et compétitif, constituant de fait un avantage par rapport aux autres.
Si la méthodologie de cette étude n’est pas très solide, elle renvoie néanmoins à un débat qui agite de plus en plus le monde de la psychiatrie : qu’est-ce qu’une maladie mentale, et peut-on vraiment réfléchir en terme de catégories ? Par exemple, l’inclusion dans le dernier DSM5 d’une nouvelle maladie appelée "deuil pathologique" a fait réagir de nombreux psychiatres, qui considèrent qu’aucun deuil n’est "anormal".