C’est un miracle qui s’est produit le 28 mars dernier: une indienne a donné naissance à deux jumeaux siamois, avec deux têtes distinctes, deux coeurs et trois bras et partageant le même torse, à la stupéfaction de l’équipe médicale et des parents.
Atteints de parapagus bicéphale, une malformation qui résulte d’une fusion physique de deux jumeaux à l’intérieur de l’utérus, c’est extraordinaire que ces enfants aient survécu à la naissance.
Une naissance sur un million
Ils ont été admis dans un hôpital de la ville voisine d’Indore pour surveillance et se portent bien pour l’instant. "Ce type de cas est rare et l’état des bébés reste incertain, en particulier les premiers jours", a rappelé le Dr Lahoti, l’un des médecins en charge des jumeaux, tout en expliquant qu’aucune intervention chirurgicale n’avait été prévue sur le patient.
Dans le monde, les jumeaux nés avec deux têtes et qui partagent un même corps concernent environ une naissance sur un million.
Bébé à deux têtes
Cette naissance intervient après qu'une femme de 21 ans a accouché d'un bébé avec deux têtes et trois bras en 2019, également en Inde. Selon les rapports locaux, on leur avait dit qu'ils devaient s'attendre à des jumeaux conjoints vers la 35e semaine de grossesse. Mais après une césarienne, ils ont accueilli un "bébé à deux têtes".
"C’était un sentiment mitigé lorsque les infirmières m’ont remis le bébé", avait déclaré la maman, peu de temps après, sous le choc. "Tout ce que nous voulions, c’était un bébé normal et en bonne santé mais le tout-puissant voulait nous punir de cette façon. Je ne sais pas pourquoi", s’était-elle ensuite interrogée, toujours sous le coup de l'émotion. Finalement, après avoir digéré la nouvelle, ils avaient juré d’élever le bébé du mieux qu’ils pouvaient.
Une opération à haut risque
D’après le Centre médical de l'université du Maryland, la séparation de jumeaux conjoints est une opération à haut risque avec un faible taux de réussite. Les taux de mortalité des jumeaux qui subissent une séparation varient en fonction de leur type de liaison et des organes qu'ils partagent.
Dans le cas de jumeaux dont les chambres de pompage du cœur sont conjointes, il n'y a aucun survivant connu.
Bien que les taux de réussite se soient améliorés au fil des ans, la séparation chirurgicale reste rare. Depuis 1950, au moins un jumeau a survécu à la séparation dans environ 75 % des cas.
Après la séparation, la plupart des jumeaux ont besoin d'une rééducation intensive en raison de la malformation et de la position de leur colonne vertébrale. Les muscles de leur dos sont constamment sollicités et ils ont souvent du mal à se pencher en avant et en arrière et à s'asseoir droit.