Saisie par le directeur général de la santé, la HAS considère qu’il est désormais possible de "lever la contre-indication à la primovaccination contre la Covid-19 chez les enfants et adolescents ayant présenté un PIMS post-infection au SARS-CoV-2". La HAS précise toutefois dans un nouvel avis qu’avant de vacciner, il faut respecter un délai d’au moins 3 mois après la guérison du PIMS.
Arguments
Pour étayer son avis, la HAS s’appuie sur plusieurs éléments parmi lesquels :
- l’absence de preuve d’un lien possible entre les vaccins contre la Covid-19 et les très rares cas de syndrome inflammatoire multi systémique dans l’analyse du PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee) ;
- l’efficacité de la vaccination pour réduire de manière significative les cas de PIMS ;
- l’absence de données disponibles sur le risque de second PIMS, chez les enfants ou adolescents ayant un antécédent de PIMS post-Covid-19, indépendamment de leur statut vaccinal ;
- la position favorable à la vaccination des enfants qui ont un antécédent de PIMS du groupe d’expertise COPIL PIMS France, ainsi que les recommandations de plusieurs pays de vacciner les enfants ou adolescents ayant un antécédent de PIMS.
Le PIMS, c'est quoi ?
En France, 1022 cas de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) ont été signalés entre mars 2020 et fin février 2022. Le PIMS est une maladie inflammatoire rare qui touche les enfants et les très jeunes adultes. Son lien avec la Covid-19 est probable, selon les autorités sanitaires : il "se manifeste la plupart du temps dans le contexte d'enfants qui ont été infectés par le Covid-19 à peu près un mois après", avait par exemple expliqué le Pr Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, lors d'une audition au Sénat le 30 avril dernier.
À l'occasion de son nouvel avis, la HAS souligne également que sa commission technique mènera prochainement des travaux pour aboutir à des recommandations sur la stratégie vaccinale contre le SARS-CoV-2 de moyen et de long terme. Dans cette réflexion seront prises en compte les données récentes, en vie réelle, concernant l’efficacité vaccinale chez les enfants dans le contexte Omicron, et celles relatives au risque de formes sévères dans cette population. "Seront également intégrées les données disponibles sur de nouveaux vaccins et celles sur les vaccins actuels qui auront été adaptés aux différents variants circulants", concluent les experts.