- Le sens de l’orientation est la capacité à trouver son chemin ou se diriger dans un espace.
- Certains exercent leur sens de l’orientation en essayant, lorsqu’ils sont dans un nouveau lieu, de retrouver leur chemin sans utiliser leur GPS.
Lorsque vous partez en vacances avec des amis, certains se repèrent rapidement dans la ville visitée, tandis que d’autres ont plus de mal, même si le séjour dure longtemps… Mais pourquoi ? Un élément de réponse pourrait venir de l’enfance. Selon une étude publiée dans la revue Nature, l’endroit où une personne grandit influencerait son sens de l’orientation.
Un meilleur sens de l’orientation à la campagne qu’en ville
“En moyenne, les gens qui ont grandi dans un environnement urbain ont un moins bon sens de l’orientation que ceux qui ont grandi dans un environnement plus rural", explique Antoine Coutrot, chercheur au CNRS, au LIRIS et coresponsable de l’équipe.
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont demandé à plus de 400 000 hommes et femmes - issus de 38 pays et de différents âges, milieu social, niveau scolaire et environnement - de jouer à Sea Hero Quest. Il s’agit d’un jeu vidéo dont le but est, à l’origine, de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer en évaluant la capacité d’orientation des patients. Dans un monde en 3D, les participants doivent conduire un bateau et trouver des créatures marines. Pour se repérer, ils ont d'abord une carte avec des repères sous forme de bouées. Celles-ci sont ensuite retirées et ils doivent se débrouiller sans.
L’environnement rural “nécessite de parcourir de grandes distances dans un environnement moins organisé", ce qui selon les auteurs permet de développer davantage les fonctions cognitives du sens de l’orientation.
Le lieu de vie actuel n’a pas d’impact
Mais en milieu urbain, en fonction de la ville où l’on a grandi, les scientifiques notent des différences chez les participants. En effet, ceux qui ont grandi dans des villes quadrillées, comme Chicago, Barcelone, Buenos Aires ou Montreal, avaient un moins bon sens de l’orientation que ceux qui ont vécu dans des villes moins symétriques - comme Londres ou Paris - quand ils étaient jeunes. Là encore, la raison vient certainement du fait que se repérer dans une ville quadrillée sollicite moins les fonctions cognitives du sens de l’orientation que lorsque l’on évolue dans un environnement sinueux.
Enfin, dernière observation des auteurs : le lieu où l’on vit à l’âge adulte n’a pas d’impact sur le sens de l’orientation. Autrement dit, en ce qui concerne cette faculté, tout se joue durant l’enfance !