- Près d'un million de personnes en France souffrent de la maladie d'Alzheimer
- Cette maladie fait partie des incompatibilités avec la conduite d'une automobile
Privés de conduite : dès les premiers signes de déclin cognitif, les patients atteints d'une maladie neurodégénérative comme Alzheimer ou Parkinson devront laisser leur voiture au garage ! C'est ce qu'annonce un arrêté publié le 3 avril 2022 au Journal Officiel qui précise que cette interdiction de conduire s'appliquera désormais "dès l'apparition d'un déclin cognitif".
"Qui va faire le diagnostic ?"
Une mesure qui a fait réagit violemment Benoit Durand, directeur général de l'association France-Alzheimer. "Qui va prendre la responsabilité ? Qui prend la décision ?", interroge-t-il chez nos confrères de FranceInfo auprès desquels il exprime sa "surprise" : "J'ai pensé à un poisson d'avril à retardement, je ne comprend pas ce décret, il arrive trop vite!", lance-t-il en rappelant que son association participe depuis un an à une étude sur la problématique de la conduite automobile par les patients atteints d'Alzheimer.
"Il peut y avoir un certain délai entre le médecin généraliste qui va pré-diagnostiquer les troubles cognitifs et le moment où le patient verra un neurologue qui, lui, va faire le diagnostic... Dans certains départements, cela peut prendre de douze à dix-huit mois avant d'avoir un rendez-vous; qu'est-ce qui se passe durant cette période d'attente ? ", souligne Benoit Durand.
Quelle responsabilité du patient et du médecin ?
L'arrêté publié le 3 avril a vocation, selon le site de la Sécurité Routière, à apporter aux médecins des définitions plus précises des inaptitudes à la conduite "et va ainsi faciliter les échanges des médecins avec leurs patients conducteurs". Le document précise d'ailleurs le rôle de chacun. Au patient la "responsabilité" de sa conduite selon la règle que "nul de peut prendre la route s'il n'est pas en état de conduire du fait de sa pathologie, de son traitement médical ou de son état de fatigue". Et au médecin traitant "d'informer son patient, s'il est atteint de certains pathologies ou s'il a certaines prescriptions médicamenteuses, d'une éventuelle incompatibilité avec la conduite, le médecin notant cette information dans le dossier médical du patient".
S'il devient plus contraignant pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives, l'arrêté du 3 avril allège en revanche le cadre des conditions de conduite d'une automobile pour les patients diabétiques : ceux dont le traitement ne génère pas de risque d'hypoglycémie ne seront plus soumis au contrôle médical part un médecin agréé, contrôle jusqu'ici obligatoire.