- Pourquoi Docteur : Un essai clinique réalisé en Belgique montre l’effet bénéfique d’un complément alimentaire chez les patients hospitalisés pour Covid-19. De quoi s’agit-il ?
Dr Jean Gérain : Ce complément alimentaire composé de curcuma, de quercétine (antioxydant végétal) et de vitamine D a montré des résultats spectaculaires chez les patients Covid hospitalisés : réduction de leur durée d’hospitalisation, amélioration de leur état clinique, absence de complications sévères nécessitant des soins intensifs !
- Ce complément serait-il LE traitement anti-Covid que l’on recherche depuis le début de la pandémie ?
Non, parce que ce n’est pas un traitement en soi mais un complément alimentaire qui vient s’ajouter aux traitements traditionnels connus. Nous avons choisi de faire cet essai avec des patients traités conformément aux recommandations européennes pour un Covid aigü avec hospitalisation, c’est à dire cortisone et anticoagulants, éventuellement des antibiotiques. Et nous avons rajouté, sur deux groupes de patients volontaires tirés au sort, un complément en vitamine D pour un premier groupe de 24 personnes (dont 9 vaccinés avec une dose) et ce complément composé de vitamine D mais aussi de curcuma et de quercétine pour un deuxième groupe de 25 personnes (dont 2 vaccinés avec une dose).
- Quels ont été les résultats de cet essai ?
Dans le groupe avec complément en vitamine D, curcuma et quercétine, nous avons enregistré une réduction de 59% du nombre de patients hospitalisés après 7 jours et de 73% après 14 jours par rapport au groupe avec le seul complément en vitamine D, une diminution de 50% de la sévérité des symptômes toujours dans le premier groupe dans lequel aucun patient n’a dû être admis en soins intensifs alors que 4 personnes de l’autre groupe ont ont été transférés et l’un des patients est décédé.
- Quelles propriétés des substances utilisées ont motivé cet essai clinique ?
Nous nous sommes basés sur des études qui ont montré que le curcuma et la quercétine avaient un effet antiviral et antibactérien ce qui, ajouté à l’impact sur l’inflammation de la vitamine D, permettait de proposer un complément naturel, inoffensif, réalisé avec des substances en vente libre et pour lesquelles nous disposions d’un vrai recul en matière de sécurité du produit.
- A quel moment cet essai a-t-il été mené et par quel variant du virus les patients avaient-ils été infectés ?
Cette étude a été réalisée entre avril et octobre 2021, c’est à dire entre la 3ème et 4ème vague ce qui incluait encore un peu de cas contaminés par variant alpha mais essentiellement des patients contaminés par le variant Delta. Mais il n’y avait pour nous pas de raison que cela marche différemment selon le variant : la modification que ce complément apporte au système de défense reste la même.
- Ce complément pourrait-il être utile dans la prise en charge d’autres maladies infectieuses ?
On ne le sait pas puisque l’essai n’a été mené que sur des patients Covid. Il ne peut donc être utilisé que sur des cas de Covid aigü mais nous devons reconnaître que nous avons été surpris par son efficacité.
- Est-il utilisé aujourd’hui pour traiter les patients Covid ?
Les résultats de cet essai clinique ne sont connus que depuis quelques semaines. Et avec l’évolution de la pandémie en raison de la nature moins pathogène des nouveaux variants et surtout de l’effet de la vaccination, le recours à ce complément alimentaire en plus des soins classiques n’a pas encore été jugé nécessaire.