- Même sous forme légère, le Covid-19 augmente le risque d’hospitalisation et de décès pour un grand nombre d’autres maladies
- Ce risque accru se poursuit plusieurs mois après l’infection
Le fait qu’un tiers des patients hospitalisés avec le coronavirus le sont pour une maladie différente d’après les chiffres officiels, a tenté certains de minimiser la gravité de la pandémie: puisque ces patients sont hospitalisés pour une autre raison que le Covid-19, ils l’auraient probablement été même s’ils n’avaient pas été infectés. Cet argument a été mis à mal le 23 mars dernier par une étude hongkongaise. Après avoir analysé les données de santé de 412.000 patients britanniques, tous hospitalisés au moins une fois durant la pandémie, des chercheurs de l’Université chinoise de Hong Kong ont conclu que l’infection par le coronavirus augmentait significativement le risque d’hospitalisation pour d'autres maladies, pulmonaires, cardiovasculaires, neurologiques, musculaires, digestives et même certains cancers.
Jusqu’à 12 fois plus fréquemment
Les personnes ayant fait une forme sévère de Covid-19 étaient hospitalisées jusqu’à 12 fois plus fréquemment pour plusieurs maladies respiratoires (comme le pneumothorax, un affaissement des poumons), 2 fois plus pour des infarctus du myocarde, 4 fois plus pour des accidents vasculaires cérébraux (AVC), 5 fois plus pour des dysfonctionnements des reins, près de 4 fois plus pour la maladie de Parkinson, 4 fois plus aussi pour des problèmes neurocognitifs, 9 fois plus pour des dommages cérébraux (y compris le coma), 3 fois plus pour des dysfonctionnements du pancréas, 5 fois plus pour des infections des os (ostéomyélite) et entre 3 et 4 fois plus pour des fractures (ce qui pourrait s’expliquer par des conséquences du Covid-19, comme la fatigue ou les problèmes neurologiques, qui peuvent augmenter le risque de chute).
Risque accru de mortalité
Le Covid sévère était aussi lié à un risque accru d’infections secondaires (4 fois plus d’infections bactériennes) et à des chiffres plus élevés concernant le développement de tumeurs (3 fois plus pour les cancers de l’estomac et 5 fois plus pour ceux du cerveau). Bien que le cancer ne soit probablement pas causé directement par le Covid-19, il facilite le terrain pour les tumeurs en dégradant l’état de santé général et notamment le système immunitaire, augmentant par exemple le risque d’infection par des pathogènes capables de provoquer ces cancers. En outre, le Covid sévère était associé à un risque accru de mortalité, toutes causes confondues (14 fois plus). Plus spécifiquement, une forme grave de la maladie multipliait par 3 le risque de décès à cause d’une pneumonie, d’une maladie cardiaque ou de la maladie de Parkinson, par 13 le risque de décès par des dysfonctionnements neurocognitifs et par 19 le risque de décès à cause d’une sclérose en plaques.
Les personnes ayant eu le Covid-19 mais sous sa forme légère (sans hospitalisation) présentent aussi un risque accru pour certaines maladies, des douleurs musculaires ou des problèmes pulmonaires comme les pneumopathies d’inhalation (inflammation des poumons à cause du passage du contenu gastrique dans les voies respiratoires). Le risque de mortalité, toutes causes confondues, était aussi plus élevé, notamment à cause d’une augmentation très importante des décès à cause de problèmes neurocognitifs (9 fois plus fréquente après un Covid léger).