"Les êtres humains partagent des systèmes sensoriels avec un schéma anatomique commun, mais l'expérience sensorielle individuelle varie néanmoins. En ce qui concerne l'olfaction, on ne sait pas dans quelle mesure la perception sensorielle, en particulier la perception du caractère agréable des odeurs, est fondée sur des principes universels, dictée par le milieu culturel ou simplement par une question de goût personnel", ont indiqué des chercheurs du Karolinska Institutet, en Suède, et de l'université d'Oxford, au Royaume-Uni. Pour en avoir le cœur net, ils ont décidé de réaliser une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Current Biology le 4 avril.
L’odeur de la vanille fait l’unanimité
Afin de mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont recruté 225 adultes ayant des modes de vie différents. Certains étaient des citadins, d’autres des chasseurs-cueilleurs ou issus de villages d'agriculteurs et de pêcheurs. "Étant donné que ces groupes vivent dans des environnements odorants très différents, comme la forêt tropicale, la côte, la montagne et la ville, nous étudions de nombreux types d'expériences olfactives", a déclaré Artin Arshamian, auteur des recherches, dans un communiqué. Les auteurs leur ont demandé de classer plusieurs odeurs de la plus "agréable" à la plus "déplaisante".
Bien que les résultats varient légèrement d'une personne à l'autre, la plupart des participants avaient les mêmes réponses concernant l’odeur la plus "plaisante" et la plus "nauséabonde". D’après les travaux, l’odeur de la vanille était considérée comme la plus "agréable". Cette dernière était suivie du butanoate d'éthyle, dont l'odeur rappelle celle de l’ananas et de la pêche. L’odeur la plus "désagréable" était l'acide isovalérique, que l'on trouve dans de nombreux aliments, comme le fromage, le lait de soja, le jus de pomme, mais aussi dans la sueur des pieds.
"Il existe une perception universelle des odeurs"
Selon les chercheurs, le milieu culturel joue un rôle minime (6 %) dans la perception du caractère "agréable" des odeurs. Les scientifiques ont indiqué que la variation des réponses était causée par la structure moléculaire particulière des odeurs (41 %) et les préférences personnelles (54 %), "qui peuvent être dues à l'apprentissage, mais aussi à notre patrimoine génétique."
"Nous savons maintenant qu'il existe une perception universelle des odeurs qui est déterminée par la structure moléculaire et qui explique pourquoi nous aimons ou n'aimons pas une certaine odeur. L'étape suivante consiste à étudier pourquoi il en est ainsi en reliant ces connaissances à ce qui se passe dans le cerveau lorsque nous sentons une odeur particulière", a conclu Artin Arshamian.