Selon une nouvelle étude, les femmes enceintes qui boivent de l’alcool, même en petite quantité, mettent en péril le cerveau de leur bébé. De quoi appuyer les recommandations actuelles d’abstinence totale pendant les neufs mois de gestation.
Substance blanche
"Comment la structure cérébrale et le comportement des enfants ayant subi une faible exposition prénatale à l'alcool diffèrent-ils de ceux qui n’y ont pas été confrontés ?", s’interrogeaient les chercheurs avant de commencer leurs démarches.
Pour répondre à leur questionnement, ils ont analysé le parcours, le cerveau et le comportement de 135 enfants ayant été un peu exposés à l'alcool pendant la grossesse, et les ont comparés à un groupe témoin composé de 135 autres enfants n’ayant jamais été exposés. Plus précisément, les scientifiques se sont penchés sur l'anisotropie fractionnaire, une mesure qui permet d’évaluer la qualité de la substance blanche du cerveau. Cette dernière participe notamment à l’apprentissage et serait impliquée dans diverses maladies mentales.
Comportement problématique
Premier constat : les enfants ayant été exposés à l’alcool alors qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère avaient une anisotropie fractionnelle plus faible dans plusieurs zones de la substance blanche de leur cerveau. "Or, une anisotropie fractionnelle plus élevée a été associée à un comportement moins problématique des enfants du groupe témoin", complètent les chercheurs.
Et de conclure : "ces résultats indiquent que même de petites quantités d’alcool pendant la grossesse sont associées à des altérations structurelles du cerveau des enfants à naître, ce qui met en évidence la nécessité de prendre en compte les expositions prénatales à la boisson dans les futures études sur le développement du cerveau des enfants".
En France, près de 10 % des femmes enceintes déclarent consommer de l'alcool, au moins occasionnellement.