- La pratique d’une activité physique réduit d’environ 20% le risque de cancer colorectal.
- L’étude montre également que l’exercice physique contribue à diminuer les dommages à l’ADN, en présence de cellules cancéreuses.
- Environ 43 000 personnes sont touchées par ce cancer chaque année en France.
Le sport est bon pour la santé cardiovasculaire, pour lutter contre le surpoids et l’obésité, et pour la santé mentale, mais il a aussi des vertus contre le cancer. Plusieurs études ont montré que la pratique d’une activité physique diminue les risques d’être atteint de cette maladie, ou de faire une rechute. Dans International Journal of Cancer, des scientifiques ont essayé de comprendre pourquoi. Leurs travaux sont consacrés au cancer colorectal.
Une étude réalisée grâce à des échantillons sanguins
L’équipe a recruté 16 hommes âgés de 50 à 80 ans, qui présentaient tous des facteurs de risque de cancer colorectal, liés à leur mode de vie : comme le surpoids, l’obésité ou la sédentarité. Dans un premier temps, les scientifiques ont réalisé des prises de sang. Puis, les participants ont pédalé sur des vélos d’appartement pendant 30 minutes à une intensité modérée, suite à cela, un deuxième échantillon de sang a été prélevé. Pour effectuer des mesures de contrôle, les scientifiques ont prélevé d'autres échantillons de sang avant et après le repos des participants, lors d’une autre journée d’étude. Les scientifiques se sont intéressés à la présence de la protéine interleukine-6 (IL-6), dite anticancéreuse pour ses capacités à régénérer des cellules endommagées. Ils ont constaté qu’il y avait une augmentation de la concentration de celle-ci après l’exercice, en comparaison aux échantillons prélevés au repos. Dans un second temps, les scientifiques ont ajouté ces échantillons de sang à des cellules issues de tumeur colorectale dans le cadre d’une expérience en laboratoire. Pendant 48 heures, ils ont suivi la croissance de ces cellules : ils ont constaté que les échantillons de sang prélevés juste après l'exercice la ralentissaient, en comparaison à ceux prélevés au repos.
Bouger, quelle que soit l'activité et sa durée !
"Lorsque l'exercice est répété plusieurs fois par semaine sur une période prolongée, les substances anticancéreuses, comme l’IL-6, libérées dans la circulation sanguine ont la possibilité d'interagir avec des cellules anormales, réparant leur ADN et réduisant la croissance du cancer", estime le Dr Sam Orange, l’un des auteurs de cette étude. "Une meilleure compréhension de ces mécanismes pourrait aider à développer des recommandations plus précises en termes d’activité physique dans le cadre de la prévention du cancer, poursuit-il. Cela pourrait également aider à développer des traitements médicamenteux qui imitent certains des bénéfices de l'exercice physique sur la santé." Il rappelle cependant que tout type d’activité physique, quelle que soit la durée, est bonne pour la santé et peut aider à réduire le risque de cancer. Pour les personnes sédentaires, il faut commencer par essayer de bouger un peu plus et d’intégrer le sport à leurs habitudes. Avec son équipe, le Dr Orange désire toutefois préciser les liens entre sport et réduction du risque de cancer, en comprenant notamment quelle est la forme d'exercice la plus efficace pour se protéger contre la maladie.