Le virus de la Covid-19 continue de circuler en France. Santé Publique France a recensé plus de 148 000 nouveaux cas entre le 7 et le 8 avril. Les effets du virus sont multiples, et plusieurs études ont montré qu’il pouvait accroître le risque de caillot sanguin. Selon une étude suédoise, publiée dans le British Medical Journal, cette augmentation du risque persiste plusieurs mois après l’infection.
Des risques de thrombose, d’embolie et de saignement
Les auteurs de cette recherche se sont appuyés sur des registres nationaux suédois, desquels ils ont extrait les données médicales de plus d’un million de personnes infectées par le SARS-CoV-2 entre le 1er février 2020 et le 25 mai 2021, et celles de quatre millions de personnes non-testées positives. Leur étude s’est déroulée en deux temps. D’abord, ils ont calculé les taux de thrombose veineuse profonde, d'embolie pulmonaire et de saignements chez les individus ayant contracté la Covid-19, à différents moments : avant le diagnostic, juste après celui-ci, et régulièrement ensuite, jusqu’à plusieurs mois après. Dans un second temps, ils ont mesuré les taux de thrombose veineuse profonde, d'embolie pulmonaire et de saignements pendant la période 1 à 30 jours après le diagnostic de Covid-19 dans le groupe infecté et les ont comparés aux taux correspondants dans le groupe témoin. Les résultats montrent que par rapport à la période témoin, soit avant ou longtemps après l’infection, les risques étaient significativement plus élevés 90 jours après le diagnostic pour la thrombose veineuse profonde, 180 jours pour l'embolie pulmonaire et 60 jours pour les saignements. Après avoir pris en compte une série de facteurs ayant un impact potentiel sur les résultats, les chercheurs ont constaté une multiplication par 5 du risque de thrombose veineuse profonde, une multiplication par 33 du risque d'embolie pulmonaire et une multiplication par près du risque de saignement dans les 30 jours suivant l'infection.
Des différences selon le type de patient
Les auteurs observent que les risques diffèrent selon les patients : ils sont plus élevés chez les patients ayant fait une forme grave et chez ceux ayant été infectés lors des premières vagues. Ils supposent que cela pourrait être lié à l’amélioration des traitements depuis et à la plus grande couverture vaccinale. Même parmi les patients atteints de formes légères et n’ayant pas été hospitalisées, les chercheurs ont constaté des risques accrus de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire. "Nos résultats soutiennent sans doute la thromboprophylaxie (un traitement préventif contre les thromboses ndlr) pour éviter les événements thrombotiques, en particulier pour les patients à haut risque, et renforcent l'importance de la vaccination contre la Covid-19", concluent les scientifiques suédois.