Avec l'âge, la qualité du sommeil tend à diminuer et le "sommeil profond" s'en trouve perturbé. Soit en quelque sorte l'opposé de l'expression "dormir comme un bébé" ! Pour améliorer cette phase spécifique du sommeil connue (dans le jargon médical) sous le nom de "sommeil sans mouvements oculaires rapides", des chercheurs suisses de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH) ont réalisé un essai clinique pour tester un nouveau dispositif.
Il s'agit d'un appareil portatif baptisé "SleepLoop", conçu pour émettre des sons dans les oreilles (via des écouteurs) pendant la phase de sommeil profond. L'objet comporte un bandeau équipé d'électrodes et d'une micropuce, dont le rôle est de mesurer en continu l'activité cérébrale de la personne endormie.
Les données recueillies sont analysées en temps réel et de manière autonome grâce à la micropuce à l'aide d'un logiciel personnalisé. Dès que le dormeur présente des ondes lentes (signes de sommeil profond), le système déclenche un court signal auditif, qui se caractérise par un petit "clic".
Le fait de réceptionner ce son permettrait à l'organisme de synchroniser les cellules neuronales et de renforcer l'action des ondes lentes. Bien entendu, SleepLoop a été conçu de façon à ce que la personne qui porte les écouteurs ne soit pas réveillée par ces sons !
Une efficacité en demi-teinte
Le premier essai a été réalisé auprès de 16 participants âgés de 60 à 80 ans, qui ont utilisé SleepLoop directement à leur domicile. Les volontaires ont porté l'appareil toutes les nuits pendant quatre semaines au total. La stimulation auditive a été administrée chaque nuit pendant deux semaines uniquement, sans que les participants sachent quand exactement.
Publiés dans la revue Communications Medicine, les résultats semblent encourageants. "Cela a très bien fonctionné. Nous avons eu étonnamment peu de pertes de données et les participants ont jugé l'appareil convivial", explique Caroline Lustenberger, qui a dirigé l'étude.
Mais si l'expérience s'est avérée concluante en termes de familiarisation avec l'objet, tous les participants n'ont pas exprimé la même sensibilité aux stimuli sonores. "Certaines personnes réagissaient généralement bien aux stimuli et présentaient clairement des ondes lentes améliorées, tandis que d'autres ne présentaient aucune réaction, indépendamment de leur bien-être quotidien", observe Caroline Lustenberger.
Les chercheurs vont donc se baser sur ces données pour optimiser l'efficacité de SleepLoop, afin qu'il profite au plus grand nombre.