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Tumeur

Cancer du poumon opérable : un nouveau traitement contre la récidive

Par Geneviève Andrianaly

Bonne nouvelle : associer l’immunothérapie et la chimiothérapie avant l’opération du cancer du poumon réduit à la fois le risque de récidive et de décès, selon une étude dirigée par l’Institut Curie.

Chinnapong/iStock
Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme et le troisième chez la femme.
L’ajout du nivolumab à la chimiothérapie n'a pas augmenté l'incidence des effets indésirables ni entravé la faisabilité de la chirurgie du cancer du poumon.

"CheckMate 816". C’est le nom d’une étude internationale, dévoilé au congrès de l’American Association for Cancer Research (AACR), qui peut donner de l’espoir aux personnes souffrant du cancer du poumon. "Même dans le contexte d'une maladie à un stade précoce, la survie des patients atteints de cette tumeur est inférieure à celle des malades atteints d'autres cancers courants, tels que le cancer du côlon, du sein et de la prostate. La probabilité de survie à 5 ans reste modeste, les patients présentent à la fois une rechute locale ou régionale et une rechute métastatique", a écrit le Pr Christine M. Lovly, cancérologue à l’université Vanderbilt (États-Unis), dans un éditorial paru dans le New England Journal of Medicine.

Un risque de récidive et de décès réduit

Les résultats des travaux présentés le 11 avril par le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’Institut du thorax Curie-Montsouris, ont révélé qu’en associant chimiothérapie classique et trois séances d’immunothérapie avant l’intervention chirurgicale du cancer bronchopulmonaire, le risque de récidive baissait de 37 % à deux ans et celui de décès de 40 %.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé le taux de réponse des patients ayant reçu le nivolumab (un anticorps monoclonal) en association avec l’ipilimumab (un anticorps monoclonal) à celui des patients ayant reçu une double chimiothérapie à base de sels de platine chez ceux atteints d’un "cancer bronchique non à petites cellules opérable".

Ce traitement, dont la durée est de deux mois, "peut être considéré comme un risque pour le patient, mais les résultats montrent le contraire. D’autant que chez un quart des patients, la tumeur devient non cancéreuse après le traitement", a déclaré, à Ouest-France, le Pr Nicolas Girard.

"Une demande d’accès précoce en France"

L’association immunothérapie et chimiothérapie avant l’opération du cancer du poumon a été autorisée aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) avant la publication de ces résultats. "Nous espérons que le labo d’immunothérapie va faire une demande d’accès précoce en France. Ce traitement a tout pour être le nouveau standard", a indiqué l’oncologue.

Ci-dessous, notre émission Questions aux Experts sur le cancer du poumon :

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