La problématique de la maltraitance dans les maisons de retraite en France et la vulnérabilité des personnes âgées pendant la pandémie dans le monde, ont mis en lumière la question de l'autonomie de nos ainés et de leur capacité à rester le plus longtemps possible vivre à leur domicile. En France, 90 % des Français préféreraient d’ailleurs vieillir chez eux, selon un sondage Odoxa paru en 2019. Mais une enquête menée aux Etats-Unis montre que le maintien à domicile et tout ce qu'il implique nécessite d'être préparé pour être une solution lorsque la vieillesse et la perte d'autonomie arrivent.
Enquête nationale
En effet, d’après ce sondage national sur le vieillissement en bonne santé de l’université du Michigan mené auprès de 2 277 adultes âgés de 50 à 80 ans aux Etats-Unis, une grande majorité des personnes de plus de 50 ans disent qu'il est important qu'elles continuent à vivre dans leur maison actuelle aussi longtemps que possible. Mais de nombreuses personnes âgées de 50, 60 et 70 ans doivent faire davantage pour modifier leur domicile ou prévoir les services dont elles pourraient avoir besoin si elles veulent éviter ou retarder la nécessité de déménager.
En effet, sur les 88 % des personnes âgées de 50 à 80 ans ayant déclaré qu'il était très important ou assez important pour elles de vivre chez elles le plus longtemps possible, seulement 15 % d'entre elles ont déclaré avoir beaucoup réfléchi à la façon dont leur maison pourrait être modifiée à mesure qu'elles vieillissent. 47 % y ont peu ou pas réfléchi.
Par ailleurs, 48 % des personnes qui vivent seules disent ne pas avoir dans leur entourage quelqu'un qui pourrait les aider pour les soins personnels tels que le bain et l'habillage si nécessaire, contre 27 % des personnes qui vivent accompagnées.
Quant à l'embauche d'une aide, 19 % des adultes âgés sont très confiants sur leur possibilité de payer quelqu'un pour les aider dans les tâches ménagères, les courses, les soins personnels ou la gestion de leurs finances. En revanche, près des deux tiers de ceux qui qualifient leur état de santé physique ou mentale actuel de "passable" ou de "mauvais" ont déclaré ne pas être sûrs ou pas très sûrs de pouvoir se permettre de payer une telle aide.
Investissement positif
La directrice du sondage, Preeti Malani, professeur de maladies infectieuses à la faculté de médecine de Miami, également formée en gériatrie, a déclaré que les personnes âgées devraient explorer avec leurs prestataires de soins de santé et les organismes de services sociaux locaux les types de soutien dont elles disposent, et parler avec leurs proches de leurs objectifs.
"Les membres de la famille peuvent encourager les personnes âgées à se renseigner sur ce qui est disponible, à investir dans l'amélioration de leur maison et à les aider à installer des dispositifs de sécurité et des technologies qui peuvent les aider à vieillir sur place. Il s'agit d'un investissement positif pour la sécurité actuelle et l'indépendance future, qui peut aider les personnes âgées à surmonter la tentation de remettre à plus tard."